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Interview  (Paris)  10 juin 2008

Dans le 11ème arrondissement près du faubourg Saint Antoine, Colette a transformé un ancien atelier en U, ouvert sur un patio, en un lieu atypique l'UniVer, qui a pour vocation première d'être un lieu d'exposition artistique et qui s'inscrit dans la tendance des nouveaux lieux multidisciplinaires.

Table d'hôte, salon de thé, espace de relaxation, contrairement aux galeries traditionnelles destinées aux professionnels et aux collectionneurs qui ne sont que de lieux de passage dans lesquels le néophyte ou le simple amateur hésite à entrer, l'Univer se veut un endroit ouvert dont l'art est l'élément fédérateur et propose une pause conviviale pour prendre le temps de vivre.

Nous avons rencontré Colette à l'occasion de l'exposition "Vive l'Art Urbain" qui s'y tient du 4 au 29 juin 2008 et elle nous confie les motivations qui ont présidé à la création de l'UniVer.

Racontez-nous l'UniVer.

Colette : J'ai ouvert ce lieu il y a deux ans et je voulais faire le pari de créer un lieu qui fonctionne en d'abord ce qu'on aime et, d'autre part, avec l'idée que l'on pouvait mélanger les publics en l'ouvrant et il est vrai que je me régale quand, par exemple, des classes d'enfants viennent visiter les expositions, même des maternelles. Ce qui prouve que cela n'est pas incompatible.

Le mot "galerie" me dérange car le terme est associé à celui de collectionneur. Il est vrai qu'aujourd'hui je me bats un peu car, pour les artistes, c'est forcément une galerie puisqu'elle draine les collectionneurs mais je dis que ce n'est pas antinomique. On peut r un lieu totalement adapté aux collectionneurs et, simultanément, ouvrir le lieu à tout le monde. Ce que j'aime beaucoup car j'apprécie les relations humaines et parler avec les gens. Les gens sont au service de l'art et l'art au service des gens. Pour moi c'est important. L'art est un lien qui apporte et qui enrichit. Je dirai que, quelque part, c'est quelque chose qui nous sauve un peu tous les jours.

Les gens qui s'adressent à moi viennent avec, parfois, des projets qui me sont destinés et, parfois, ils se rencontrent ici, autour d'une table, pour parler d'autres choses. Et, un an ou deux après, je sais qu'ils vont revenir, que le projet aura pris encore de l'amplitude et que finalement nous serons tous gagnants. UniVer n'est pas une association, c'est une affaire que je voudrai qui marche mais pas à n'importe quel prix. Je n'ai pas envie d'y perdre mon âme.

Nous faisons donc table d'hôte et salon de thé. Nous organisons des événements ponctuels et différents et je voudrai que les gens restent, se posent, perdent leur temps ici en le gagnant, en profitant du lieu, à ne pas seulement faire une exposition mais à s'asseoir et la vivre. Cela est un premier point. Par ailleurs, j'ouvre le lieu à d'autres événements comme, la semaine prochaine, comme la conférence débat sur les réfractaires pour en Algérie.

J'ai également une lecture avec des comédiens pour l'association sur Edwige Feuillère qui s'occupe des artistes en détresse et, le 21 juin 2008, nous organisons avec les artistes de la rue qui participent à l'exposition en cours "Vive l'Art Urbain" une performance collective avec VLP, Jérôme Mesnager, Paella ?, Dix10, et peut-être Jean faucheur et Zlotykamien, pour faire une œuvre collective, ce qui me plait bien parce que cela correspond au lieu.

Quelle est la vocation de l'UniVer en terme de courant artistique ?

Colette : L'UniVer est résolument orienté "art contemporain" mais, en revanche, je ne suis pas cloisonnée et je n'ai pas envie d'y voir accoler une étiquette plus précise.

Ce lieu est vaste et comporte des œuvres qui n'appartiennent pas à l'exposition en cours. Cela veut-il dire qu'il comporte une partie "exposition temporaire" avec des événements collatéraux éventuels et une partie "fonds permanent" avec une sélection d'artistes récurrents ?

Colette : Oui, exactement. Et j'enrichis ce fonds à chaque exposition, quand je le peux. Je commence à avoir une sélection d'œuvres que j'aime, que j'adore montrer et que les gens peuvent venir voir même s'ils n'achètent pas. Ce n'est pas grave. Pour ouvrir le cercle des acheteurs, je propose des formules qui leur permet d'accéder à des acquisitions d'œuvres d'art telles la liste de cadeau d'anniversaire et de mariage qui constitue une occasion de réunir une somme que l'on peut investir dans une œuvre d'art.

C'est important d'acheter une œuvre d'art. Quand on achète un téléphone portable ou une chaîne hifi on ne regarde pas au prix alors que l'achat d'une oeuvre d'art est toujours considéré comme un luxe. Ce qui n'est pas vrai. Le luxe est d'ailleurs. L'art c'est l'essentiel. Et donner la possibilité aux gens d'acheter ce qu'ils pensent à tort être un produit de luxe me plaît.

Quels sont les artistes que vous avez actuellement dans votre escarcelle ?

Colette : J'ai des photographies, des peintures, des estampes, des gravures, beaucoup d'œuvres sur papier, et d'artistes connus comme Antonio Segui et Michel Haas que j'aime beaucoup et aussi d'artistes plus jeunes et moins connus.

Vous évoquiez au début de cet entretien un aspect de sensibilisation voire pédagogique.

Colette : Je trouve que, dans les maternelles, il est fait un travail extraordinaire sur le plan artistique. Les maîtresses ont effectué d'énormes progrès. Ensuite, en classes primaires, c'est peut-être plus formaté en raison du manque de temps, de la place occupée par les autres disciplines. Quant à ma démarche personnelle, elle est essentiellement intuitive car j'aime bien voir le sourire d'un enfant quand il regarde un tableau. De toute façon, le regard de quelqu'un sur une œuvre est, pour moi, toujours très émouvant. Je crois beaucoup que notre dans notre société le fait de mélanger les âges est important.

Il faut absolument décloisonner et il est difficile de faire comprendre que l'intersocial, l'intergénérationnel, sont importants et que c'est quelque chose qui vous tire vers le haut. Nous avons créé des ghettos en pensant faire le bien des gens qui s'y trouvent. Tout est trop ordonné, parce que c'est techniquement plus simple de regrouper les handicapés entre eux, les personnes âgées ensemble, Tout est formaté. Les services vétérinaires passent partout et plus personne n'a le droit de toucher à rien. Mais cela fait que les gens ne se connaissent plus ; ils ont peur les uns autres alors qui n'y pas de raison. Le mélange est une richesse. C'est un programme personnel qui transparaît forcément dans ce lieu parce que je suis plus dans l'action que dans la réflexion dans ma vie quotidienne.

Donc table d'hôte pour déjeuner…

Colette : Nous sommes ouvert de 11 heures à 19 heures et entre les deux les gens peuvent venir manger un plat, un dessert, un café pour 15 € autour d'une grande table autour de laquelle les gens peuvent se rencontrer.

…et également détente au sous-sol…

Colette : Nous avons aménagé au sous-sol un espace de relaxation pour proposer aux personnes qui ont un coup de blues, un coup de barre ou simplement envie de se détendre, de bénéficier des techniques asiatiques, purement médicales, de relation et d'énergie comme le shiatsu et l'ayurvéda qui sont dispensées par des professionnels qui ne sont pas à demeure ici mais qui viennent en fonction de la demande. Des amis qui ont une école de massage à proximité m'ont donné un coup demain.

Deux années se sont écoulées. Même si cela peut paraître un peu court pour s'implanter dans un quartier et dans un métier, quelles expériences, quel bilan et quels projets pour l'avenir ?

Colette : Il est vrai que j'ai tendance à avoir des envies débordantes donc je n'arriverai peut-être pas à toutes les réaliser. Mais pour le moment, en ce qui concerne notamment la réalisation d'exposition, sur lequel reposent mes espérances, c'est très positif car j'ai trouvé très vite des gens qui m'ont aidé tels Israël Golberg, qui est critique à Beaux Arts magazine et professeur à Paris 10 Nanterre, un créateur de meuble, Régis Aubry, et Eric Pierrot pour tout ce qui est scénographie.

Et bien personnes, dont des stagiaires qui ont été formidables, t qui m'ont accompagnée et qui m'ont amenée à plus que ce je ne pensais faire moi-même. Donc c'est déjà une belle réussite humaine. Pour le reste, il y a tout un travail de fourmi à faire pour que cela continue et prenne de l'ampleur, que cela se sache et se transmette. Je ne pourrai pas vous dire un projet d'avenir car, pour le moment, je vis pleinement le présent.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'exposition "Vive l'Art Urbain"

En savoir plus :

Le site officiel de l'UniVer


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