Photographe
de mode et de publicité, portraitiste de célébrités,
lauréat du prix de la Villa Médicis hors les murs,
auteur du calendrier et du livre "Les Dieux du Stade"
millésime 2004, François Rousseau
a entrepris un travail artistique personnel qui le ramène
à sa vocation première, la peinture.
Fort d'une revendication picturale de peintre dans la thématique
et la facture et de sa passion pour le corps en tant qu'objet
érotique il a bâti ce travail autour du roman de
Patrick Grainville, "L'Atelier du peintre", dans lequel
un peintre, obsédé par la fameuse toile de Van
Eyck, "Les époux Arnolfini", fonde un atelier
à Los Angeles qui est également une communauté
d'anciens délinquants.
Résultat
après plusieurs années de travail, essentiellement
en studio, aux Etats Unis : "Atelier".
Présenté simultanément à la Maison
Européenne de la Photographie et à la Galerie
Pierre-Alain Challier, il s'agit d'un projet total avec une
vidéo de Luc Maes, "L’Atelier
photographique" et "Life Class"une pièce
musicale composée par Mikael Karlsson.
Le corps des modèles
Les tirages grand format constituent des tableaux photographiques
d'un réalisme distancié, associés en triptyques
qui composent des fresques de nus d'un académisme contemporain,
que leur auteur qualifie de "paysages de corps", des
corps d'origines diverses et de physiques très différents,
pas toujours normés, représentatifs de l'Amérique
multi-ethnique.
Avec
une technique photographique irréprochable, celle des
magazines de luxe, qui restitue le grain et la texture de la
peau, François Rousseau magnifie les corps mis en scène
dans des attitudes hiératiques pour signifier une cène
paienne, des cérémonies hédonistes ou des
combats ritualisés dont l'un évoque la passion
du Christ.
Et puis, la déclinaison contemporaine des époux
Arnolfini, couple mixte dont la femme au corps si blanc exhibe
son ventre fécond.
Et, dans le miroir convexe, le démiurge, le reflet du
flash. |