Membre fondateur des sous-estimés Smith Westerns, Cullen Omori sort son premier album solo New Misery chez Sub Pop. Cullen Omori, délaisse le temps de cet album toutes les influences glam qui faisaient le son de son groupe, pour mieux se rapprocher de l’indie rock des 90’s, chercherait-il le tube qui lui permettrait de truster les charts ?

Et pour atteindre ce graal, il n’a pas lésiné sur les moyens avec Shane Stoneback (Fucked up, Vampire Weekend) à la production et Emily Lazar (Arcade Fire, Björk…) à la réalisation. C’est ainsi que le trio des studios Treefort nous délivre un album pur son brit pop 90’s. L’auditeur de plus de quarante ans ne sera pas dépaysé à l’écoute de New Misery, il y retrouvera une jolie collection de morceaux estampillables Spiritualized ("No Big Deal", "LOM", pop songs éthérées) , Mercury Rev ("Poison Dart", "New Misery") ou encore My Bloody Valentine ("And Yet The World Still Turns").

Mais Cullen, manifestement très à l’écoute de la scène underground US, intègre ce cercle fermé avec des chansons comme "Sour Silk" dans la lignée des Crystal Fighters ou encore "Two kinds", morceaux rappelant le meilleur de l’actuelle scène pop de la East Coast.

Cullen est donc un musicien qui aime les guitares et les effets qui vont avec, afin de mieux nous imprégner de son univers sombre décrivant ses expériences personnelles d’employé d’hopital en tant que laveur de brancards et fauteuils roulants. New Misery n’est donc pas un album novateur, révolutionnaire, mais un bon album de pop songs qui rappelera à beaucoup d’entre nous cette époque adorée des "one shot bands", qui distillaient des mélodies et des riffs qui faisaient mouche instantanément et qui trustaient le top 40 anglais.

Cullen déclarait récemment que jeune homme, il voyait le bonheur dans la gloire et le succès, et maintenant plus mur et expérimenté, c’est la stabilité et la vie paisible qui lui apportait le plaisir et la sérénité. Mais, qu’il reste sur ses gardes, car avec une pop song parfaite comme l’est "Cinnamon", il se pourrait qu’il rencontre enfin la gloire et le succès qu’il attendait quand il avait 20 ans.