Talking Monkeys
(Autoproduit / La Baleine) avril 2016
Canopée n.f. : Étage sommital (relatif au sommet) de la forêt tropicale humide, qui abrite la majorité des espèces y vivant.
Espace en apesanteur donc, mais sans toutefois être isolé du monde, au contraire : c’est là qu’ont décidé de s’installer les cinq "singes bavards" d’In The Canopy, pour "être entre ciel et terre, à distance des dangers du sol et proche de l’onirisme, du ciel et de l’espace" (entretien pour Longueur d’Ondes #77).
Talking Monkeys est le premier album du groupe, après deux EPs Never Return et The Light Through. Formé à Paris en 2011, In The Canopy se revendique rock indé aux influences folk, rock progressif et pop indé. Il s’inscrit dans la lignée d’Archive ou de Tame Impala. Ce premier album a été enregistré au studio Mastoid et le mastering a été réalisé par Antoine "Chab" Chabert, qui a tout de même à son actif, entre autres, le Random Access Memories des Daft Punk.
Ce sont les nombreuses alternances rythmiques qui marquent à la première écoute. Alternances entre les dix pistes de l’album et au sein même des morceaux, entre douceur d’arpèges à la guitare sèche et extraits plus rythmés et entrainants.
Avec des textes cherchant la déconstruction des stéréotypes et la critique des rapports de pouvoir, les morceaux se divisent entre variations rythmiques sur "Lightshot" ou "Nightfall" qui nous entrainent entre jour et nuit (dont le clip, réalisé par Vincent Rouffiac, en est une très belle illustration, mêlant harmonieusement les prises de vues de deux danseuses de jour et de nuit) ; mélodies plus entraînantes où la batterie et les guitares électriques sont plus présentes, à l’image de "Light Dark Light", sans doute le morceau le plus rock de l’album ; et balades mélancoliques et aériennes dont "Catch a Predator", qui mêle violon et mélodica. On notera également l’harmonie du français et de l’anglais sur "Rules of past", qui clôture l’album avec douceur.
Ce premier opus est donc une belle réussite pour les lauréats de l’édition 2016 du FAIR. A noter qu’In The Canopy sera en concert le 20 mai prochain au Café de la Danse à Paris !
Un printemps décidément capricieux mais quelques jours de beau temps avant un nouveau déluge. Ici c'est un déluge de musique, spectacles ou livres qui nous attend.
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