The Sea of Sunset…
Il y a de nombreux points communs entre le label Wild Silence, la poétesse Américaine Émily Dickinson et le musicien Krotz Strüder : cette exploration de l’intime, une douce mélancolie, un goût pour l’élégance loin de tout tape-à-l’œil, une modestie. Absence de couverture médiatique aussi, en tout cas pour le label et pour le musicien.
La musique de l’un et les mots de l’autre étaient fait pour se rencontrer, se mêler, sans tambour ni trompette mais avec beaucoup de raffinement, de galanterie et de style. Et le style chez Krotz Strüder est sophistiqué mais modeste (lo-fi), folk, libre dans son rythme souvent alangui, dans ses harmonies, mélodique et lyrique, avec des méandres et des épines qui rappelleront à certain pourquoi pas Midget!, Jean-Louis Murat ou Nico.
Il y a une certaine noirceur, un spleen, un murmure du vent. Quelque chose de profondément humble et humain. Mais quelque chose qui bouleverse, comme les poèmes d’Émily Dickinson. Un goût pour l’écriture, tranchante souvent, Julien Grandjean est également écrivain (Précipité et Les Grandes Manœuvres aux éditions de L’Arbre vengeur) qui n’est pas étonnant, lui qui mettait déjà en musique les poèmes de Robert Walser, Apollinaire, Pessoa, Kleist ou encore Henri Michaux… avec ce disque "Fermer les yeux c’est voyager". Un disque qui hante…
|