Comédie dramatique de Julien Lefebvre, mise en scène de Jean-Laurent Silvi, avec Stéphanie Bassibey, Pierre-Arnaud Juin, Ludovic Laroche, Jérôme Paquatte et Nicolas Saint-Georges.
La recette d'un spectacle à succès est simple : une partition efficace, une distribution judicieuse, une mise en scène au cordeau et une interprétation émérite.
Tel est le cas de l'opus "Le Cercle de Whitechapel" de Julien Lefebvre alors même qu'il n'a pas choisi la facilité en se collettant au périlleux registre de la comédie policière.
Et cependant son opus fait mouche car, auteur dramatique, romancier et scénariste qui a manifestement, outre de l'humour, le sens du dialogue théâtral et du suspense soutenu par de bienvenus - et inattendus - rebondissements, il a mis tous les atouts de son côté en s'inspirant de valeurs sûres de la bande dessinée anglosaxonne d'obédience "steampunk", telles "La Ligue des gentlemen extraordinaires", "Les Quatre fantastiques" et "From Hell".
Renversant le procédé, les personnages ne sont plus des super-héros de fiction mais, pour la plupart, des figures réelles et connues amenées à résoudre le "cold case" mythique du 19ème siècle propice à toutes les spéculations, celui de Jack l'Eventreur.
Ainsi, Sir Herbert Greville (Arnaud Juin parfait de noblesse autoritaire) qui ambitionne de damer le pion à Scotland Yard convainc Arthur Conan Doyle (Ludovic Laroche en timide malicieux), le créateur de Sherlock Holmes, George Bernard Shaw (Nicolas Saint-Georges irrésistible), le journaliste et futur dramaturge et polémiste à l'humour provocateur, le directeur du Lyceum Theater Bram Stocker (Jérôme Paquatte truculent), versé dans les sciences occultes et futur inventeur de Dracula, et Mary Lawson (Stéphanie Bassibey pétulante), femme-médecin féministe exerçant dans les quartiers défavorisés, de joindre leurs compétences pour former une équipe précurseur du profilage criminel.
Dans un décor de gourbi populaire dans son jus élaboré par Margaux Van Den Plas et Corentin Richard, et en costumes "ad hoc" confectionnés par Axel Boursier, ils interviennent sous la houlette de Jean-Laurent Silvi, jeune metteur en scène et comédien formé au cours Jean-Laurent Cochet, qui dirige efficacement un vibrionnant quintet afin de contenir toute dérive en numéro d'acteur.
Divertissement, humour et frissons garantis. |