"Epoustouflant, aussi intense qu’une adolescence et aussi sombre qu’un rêve, Thelma & Louise revisité par David Lynch, une lecture envoûtante". Telles sont les critiques dithyrambiques de la presse anglo-saxonne à l’égard du dernier livre de Robin Wasserman, Les flamboyantes, paru aux éditions Fayard. Et c’est bien l’adolescence qui est le thème central de ce livre, écrit par une auteure qui a déjà fait ses preuves dans les romans pour adolescents. Sauf que là , les flamboyantes n’est pas un livre pour les adolescents mais un livre sur l’adolescence.
L’histoire se passe au début des années 90 à Battle Creek et commence par la découverte d’un corps au fond des bois, celui du meneur de jeu de l’équipe de basket du lycée, atteint d’une balle dans la tête, gisant un revolver à la main. Ce décès, il ne touche pas particulièrement Hannah Dexter, une jeune fille sage et solitaire qui est la cible des sarcasmes de ses camarades de classe. Par contre ce décès, qui ébranle toute la ville et le lycée, va la rapprocher Lacey, une nouvelle venue au lycée.
Très vite, Lacey et Hannah vont se créer une très grande complicité puis une amitié exclusive violente et toxique. Pensant être intouchables et invulnérables, ces adolescentes incandescentes et rebelles vont prendre plaisir à semer le chaos derrière elles. Sauf que Lacey traîne derrière elle un très lourd secret qui menace de bouleverser cette amitié.
C’est donc cette amitié sulfureuse entre deux ados dans un petit village rural que nous raconte ce livre. Et évidemment, sans pour autant rentrer dans des clichés, on va alors retrouver tous les fléaux qui peuvent perturber les adolescents au cours de cette période ; la drogue et l’alcool auxquels s’ajoutent les premiers émois amoureux, le sexe ensuite, le tout imbibé du rock and roll des années 90, de Nirvana et de Kurt Cobain à l’époque.
On suit le quotidien de ces deux jeunes filles qui se cherchent, se complaisent dans une amitié exclusive faite de mensonges, de trahisons et de secrets surtout. Hannah est assez insignifiante, effacée, obéissante à ses parents, elle ne cherche pas les histoires. Lacey est profondément différente de par sa famille surtout, composée d’une mère ayant un penchant pour l’alcool, d’un père aux abonnés absents et d’un beau-père complètement fou.
Le livre traite de nombreux sujets au travers de ces deux jeunes filles. L’amitié d’abord, dans ce qu’elle a de plus belle mais aussi dans ses multiples dangers. Le thème du suicide aussi est abordée avec la mort du jeune basketteur retrouvé un revolver à la main. L’amour et la violence se retrouvent aussi au cœur du livre ainsi que la désobéissance. Le livre enfin traite de l’influence qu’un être peut avoir sur un autre et du harcèlement aussi, celui que Nikki, petite amie du basketteur mort inflige à Hannah.
L’intrigue, plaisante, tourne autour du lien qui existe dans l’amitié entre les deux ados mais aussi autour de leur lien avec le basketteur mort et de la relation entretenue avec Nikki. Le livre est construit, et cela devient de plus en plus fréquent dans les polars, autour d’une alternance de points de vue de la part des deux ados. Chacune s’exprime à travers des chapitres assez courts qui s’alternent. Les textes sont parfois crus particulièrement pour les scènes de sexe et / ou de violence mais ils demeurent très réalistes.
Dire que j’ai adoré ce livre serait mentir. J’ai néanmoins pris plaisir en lisant ce livre, notamment pour les références musicales de l’époque distillées tout au long de l’ouvrage. J’ai aussi aimé l’écriture de l’auteure qui permet de bien retranscrire l’émotion des différents personnages.
Et puis dans les années 90, j’ai aimé Kurt Cobain, comme Lacey. Alors rien que pour cela… |