Voilà sûrement l’une des belles publications de ce mois d’avril 2021 qui vient tout juste de commencer. Paru aux éditions Buchet-Chastel qui nous font l’honneur de publier un ouvrage que l’on peut aisément ranger dans la catégorie des thrillers, La rivière des disparues, écrit par Liz Moore devrait rencontrer un grand succès chez nous après celui reçu outre-Manche.
Cet ouvrage fait partie des meilleurs livres 2020 sélectionné par Barack Obama, il est aussi un best-seller en Amérique déjà traduit dans 21 pays. Keri Russell, vedette de la série The Americans, est déjà associée au projet d’une adaptation cinématographique.
L’histoire de ce livre se déroule aux Etats-Unis, à Philadelphie, dans le quartier Kensington, gangrené par la drogue où l’on va suivre deux sœurs qui se cherchent et se fuient dans un jeu contre la mort. Deux sœurs autrefois inséparables qu’aujourd’hui tout oppose. Mickey, l’aînée, la protectrice, est devenue policière. Kacey, la benjamine, a sombré dans la drogue et se prostitue pour pouvoir acheter sa drogue.
Un jour Kacey disparaît, une fois de plus, sauf qu’en même temps une série de meurtres fait rage dans le quartier de Kensington. Une sorte de serial killer fait rage dans le quartier et des corps de femmes sont retrouvés, des prostituées et des droguées du quartier. Très vite, Mickey s’inquiète pour sa sœur. Son obsession devient de retrouver le coupable de tous ces meurtres et en même temps de retrouver sa sœur, avant que celui-ci ne s’en prenne à elle.
L’ouvrage nous permet de suivre l’enquête autour de ces meurtres, la recherche de la sœur dans cette ville de Philadelphie mais nous raconte aussi l’histoire de ces deux sœurs avec des retours en arrière autour de leur enfance pour que l’on comprenne bien leur relation, particulièrement complexe.
La rivière des disparues n’est donc pas seulement un excellent thriller dans lequel le lecteur va trouver du suspense qui va guider sa lecture. C’est aussi un superbe roman familial, une superbe histoire autour de ces deux sœurs terriblement attachantes. C’est en même temps une peinture de la ville de Philadelphie, superbement décrite par Liz Moore qui habite elle-même dans cette ville. C’est enfin un ouvrage qui aussi une dimension sociale puisqu’il a aussi comme sujets principaux les problèmes autour de la drogue et de la prostitution. Il est l’occasion pour les lecteurs que nous sommes d’avoir un portrait nuancé de l’addiction et de ses conséquences. C’est enfin aussi un ouvrage sur l’enfance et ses blessures, sur les liens familiaux.
On peut donc en conclure que tout est réussi dans cet ouvrage qui s’avère être une de mes meilleures lectures de cette année 2021. Tous les thèmes abordés dans cet ouvrage sont parfaitement maîtrisés et les personnages construits par l’auteur sont d’une rare intelligence. L’intrigue est rondement menée, la fin est à l’image de l’ensemble de l’ouvrage, totalement aboutie et éblouissante.
La rivière des disparues n’est pas un thriller comme les autres car il n’est pas seulement un thriller. Il est aussi un très grand roman. On espère maintenant que les éditions Buchet-Chastel continueront de nous proposer des thrillers de cette qualité comme elles le font déjà avec leurs romans étrangers et français. |