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Théâtre national de Chaillot  (Paris)  octobre 2020

Pièce chorégraphique de Johan Inger sur une composition originale de Marc Álvarez avec les danseurs de la Fondazione Nazionale della Danza-Aterballetto.

C'est à une version volontiers plus douce et plus colorée de l'histoire de "Don Juan" que convie le chorégraphe suédois Johan Inger avec les 16 danseurs de la compagnie italienne Aterballetto.

Qu'on ne s'attende pas ici à la statue du Commandeur, à sa colère et à un sort infernal final pour Don Juan l'impie. Car le personnage du Commandeur est tout bonnement remplacé par celui de la mère de Don Juan.

Quant à lui, il n'est jamais le philosophe fanfaron du néant se jetant à corps perdu dans les conquêtes pour y perdre son âme. Sa grandiloquence est tempérée par le personnage très présent, quasi son alter ego, de son valet Leporello, devenu Leo, avec qui se développe une relation complexe écornant un peu l'idéologie machiste de Don Juan.

Pour enlever tout le côté noir et désespéré du personnage, la musique composée par Marc Alvarez se réfère plus au "Don Juan" de Glück qu'à celui de Mozart et alterne les scènes intimes et les scènes d'ensemble.

Dans son adaptation, le dramaturge Gregor Acuna-Pohl a voulu travailler la psychologie du personnage de Don Juan en creusant ses différentes rencontres, en en faisant des moments d'intimité où l'écoute des autres a plus d'importance que son propre discours qui traduit une énorme solitude, où leur présence interagit sur son propre caractère.

C'est un périple, une fuite en avant, avec ses hasards, beaux ou mauvais, qui conduit Don Juan a sa tragédie, qui prend une forme une différente puisque le Commandeur est une Commandeure et sa mère plutôt que son père.

Chorégraphe résolument moderne, Johan Inger aime le rythme, que ce soit dans les scènes d'ensemble où les danseurs multiplient les courses et les sauts, que ce soit dans les scènes intimes où Don Juan ensorcelle ses conquêtes à coups de portés. La scène du mariage où il enlève la jeune épousée est particulièrement réussie dans le mélange des genres. Comme l'est aussi la scène finale, celle d'un somptueux bal masqué où les masques vont tomber.

Inger bénéficie du remarquable travail sur la lumière de Fabiana Piccioli et de la beauté des costumes irradiant de couleurs de Bredje Van Balen, apportant une touche de légèreté au drame imposé. Est-ce vraiment comme il est dit "Don Juan à l'ère de #Metoo" ou simplement l'histoire d'un séducteur surfait dans sa suffisance, d'un homme qui doute plus qu'on ne croit de son pouvoir ?

Don Juan, vu et corrigé par Johan Inger, est un être plus complexe qui profite encore quelques instants au maximum d'un monde où il n'a plus sa place. Alors il danse bravement tant qu'il peut encore en être dans cet hymne au mouvement enfin heureux des corps que dessine le chorégraphe suédois.

 

Philippe Person         
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