Jeune goupe belge, les Whispering Sons sortent leur troisième album The Great Calm, magnifiquement sombre.

Le morceau d'ouverture, "Standstill", frappe fort. Il évoque le meilleur d'Interpol (oui je sais, on pourrait parler de Joy Division mais tout le monde le fait déjà. Mais en effet, il y a quelque chose d'aussi puissant chez les Belges que chez leurs ainés mancuniens), avec une tension palpable et une énergie brute qui se font rares dans la production musicale actuelle.

Mais ce qui marque le plus, c'est la voix de la charismatique Fenne Kuppens. Grave, habitée, hypnotique, elle se distingue par son originalité et sa puissance. Un charisme, tant sur disque que sur scène (à voir absolument) qui tient dignement son rang dans le cercle fermé des artistes habités et charismatiques. Sa présence scénique est impressionnante et on le ressent dans l'énergie que transmet l'album.

Cependant, la voix n'est qu'une partie de la réussite de ce groupe. Toujours sur le fil ultra tendu, elle est portée par des arrangements qui rappellent autant Joy Division donc que des Bad Seeds époque Mercy Seat. Guitares torturées, basse omniprésente entre cold wave et post-punk, batterie impeccable portent dans un seul élan cette voix atypique qui trouve dans cet ensemble un écrin parfait.

La tension est palpable à chaque instant dans les chansons de Whispering Sons, rien n'est superflu, tout semble venir d'une urgence à évacuer des tensions au travers de ces 12 titres. Une colère à peine apaisée quand survient "Balm (After violence)", et son ambiance saturée qui semble venir d'une autre planète. Superbe.

Difficile de sortir des titres du lot mais si je devais choisir je dirais que "Walking Flying" et ses sonorités électro, "Still, disappearing" fausse bluette ultra dark, "Poor girl" et son final explosif devraient suffire à vous convaincre que ce disque est incontournable et que Whispering Sons est déjà un grand groupe belge de plus.