A mi-chemin entre le big-bang et l’apocalypse (21/12/12, pour mémoire), voici Good side of the rain, par les visionnaires Idem. Près d’une heure de voyage inter-stlellaire, des limbes du Pacifique aux taches noires de la lune, en passant par les brumes de Jupiter et le tiroir de ma salle de bain. Pas facile de les présenter, je les soupçonne de cohabiter avec des aliens de la musique et des phénomènes non identifiés de l’acoustique.
Et pourtant, vu les photos, ils ont l’air parfaitement normaux, voire même communs, ils sont quatre nantais de Nantes (enfin j’imagine, je n’ose pas trop m’avancer avec des énergumènes pareils), trois bonhommes pour une madame, c’est même leur septième album, probablement distribué dans les mondes parallèles. Bref, essayons.
A mes oreilles peu coutumières de ces sons qui repoussent les limites de la création, l’album présente plutôt des compositions instrumentales, dans lesquelles la voix n’est qu’une corde de plus à un instrument qui en comporte déjà quelques unes. La corde tend toutefois du côté électronique, sans y être vraiment, dans un monde où les poissons vivraient hors de l’eau et les chats ne craindraient pas l’eau chaude.
Les super balèze du vocabulaire de la musique, ceux qui mettent des post-it sur toutes les catégories, se cassent aussi les dents sur les styles, ils ont créé les double-post-it, ou les doubles-appellations pour nommer le quatuor. Vous avez donc le choix entre "dub urbain", "indus organique", "electro-noize", "heavy-ambient" ou "free-rock"… pfiou ! Bon courage !
Et justement, c’est là que réside leur succès, c’est que mes oreilles en redemandent maintenant, ils sont rares les musiciens capables de faire rêver sans frontière, sans limite et en toute quiétude. Ils apaisent sans utiliser le chant des baleines ou les mantras indous, et ils aiguisent à la fois, sans piquer ni heurter, du grand travail de professionnel, viscéral et renversant. Bravo. |