One woman show de Jane Resmond dans une mise en scène de Patrice Soufflard et Franck Victor.
Prenez une jolie blonde, cerise sur le gâteau qui ne gâte rien, qui ne mise pas sur l’éculé "blonde-attitude", car sa matière grise n’est pas calibrée à l’aune d’un petit pois, et qui a autant de peps que de répondant, un fil rouge constitué par une thématique dont le ressort comique est délicat à calibrer pour être fédérateur dans le registre du comique et des textes croustillants qui sortent des sentiers battus de l’identitaire et de l’autofiction, et vous aurez la recette d’un one woman show inattendu, réussi et jubilatoire.
Tout commence avec un coup de sang, celui de Dieu le père, père célibataire, outre d’un Jésus attardé de trente-trois balais, d’une turbulente marmaille de dieux protohistoriques, face à l’état de sa création, sa chère Terre édénique, défigurée par une surpopulation bordélique et irresponsable.
Résultat, la décision radicale de tabula rasa en faisant appel à la grande faucheuse qui jouera le chevalier de l’apocalypse sous forme de cartons envoyés au hasard : bleu pour les heureux survivants, rouge pour les perdants invités à pousser illico pousser leur dernier soupir.
Donc, "Va falloir y aller..." pour une galerie de personnages, féminins pour l'essentiel, pour épingler, davantage que leurs travers propres, le ridicule, la bêtise et la beaufitude contemporaines d'une manière ciblée qui va de la satire à la caricature avec de judicieuses pointes d'humour noir due à la plume conjointe de Jane Resmond, Marco et Franck Victor.
Entre autres, l'animatrice du jeu télévisé "Attention à la mort", la cochette guerillera du front de libération nationale des cochons et le Père Noël pédophobe au chômage qui, après avoir vendu tous les jouets sur eBay, ne pourra pas se dorer la pilule sur une plage brésilienne car reconverti pour remplacer la petite souris malheureuse attributaire d'un carton rouge, constituent d'irrésistibles pépites.
Cocasse, divertissant et sans vulgarité, dans les deux sens du terme, pour un rire roboratif, le spectacle est rondement mené sous la direction de Patrice Soufflard. Il est dispensé par la jeune comédienne Jane Resmond, la cerise sur le gâteau, excellente qui révèle un vrai talent comique.
Quelques accessoires vestimentaires lui suffisent pour camper, sans affectation ni surjeu, la réalité s'en charge, des personnages qui flirtent parfois avec ceux des cartoons. Un seul regret : que l'heure passe si vite.
Alors ? Allez-y, vite ! |