Voyage, voyage ! L’itinéraire d’un aventurier imaginaire au plus profond des territoires sans frontières, aux couleurs infinies des mondes littéraires. Seule limite, le mot, pour mieux nous faire appréhender l’espace d’un périple qui prend sa source au XIXème siècle, chez Melville.
Mémoire géographique en recherche. Certains penseront en lisant le livre (du petit lait) que la profondeur de l’espace s’inscrit très souvent dans la reconnaissance d’une écriture romanesque, hors du temps.
Enfin pas tant que cela, puisque notre narrateur, écrivain qui se veut sans avenir, conte l’histoire. Histoire simple puisque universelle, celle des explorateurs de l’âme. Celle des marcheurs, des découvreurs. Il n’est pas question ici de cette avant-garde colonialiste qui s’appropriera terres et univers des espaces découverts.
Yves Buin connaît trop bien cette façon de marcher pour nous emmener sur des chemins sans avenir. Ici, à travers ces mots, ces descriptions, cette relation amoureuse, c’est le bonheur humain, cette impossible quête, qu’il nous décrit. L’initiation est pas un mot qui sert seulement à démontrer sur films ethnographiques quelques rituels captés en terre lointaine. Non ! Le livre d’Yves Buin est un rituel qui nous entraine sur l’éternelle envie d’être soi.
La littérature est souvent pavée de bonnes intentions. Les 107 pages de "Mémoire de Lazlo" démontre, bien plus que des intentions, la valeur d’un écrivain bohème et dont nous avons la chance de tenir entre nos mains le bouquin.
Il faut croire aux mots qui semblent venir d’un autre siècle. Ils portent en eux la modernité de notre monde disloqué. Le verbe du XIXème siècle, cet espace romantique de tous les possibles se retrouve dans le dernier livre d’Yves Buin.
Lire encore. |