Comédie dramatique de Rémi De Vos, mise en scène de Sylvain Martin, avec William Astre et Emilie Pierson.
Les "Trois ruptures" de Rémi De Vos constituent de subtiles variations sur le couple, et plus précisément le moment de la rupture tout en dynamitant les travers sociétaux de l'adulation des animaux de compagnie, de la posture de la bisexualité et de la sacralisation de l'enfant.
Une rupture induite par l'existence, sinon l'intrusion, d'un tiers, un chien, un pompier, un enfant, agissant comme catalyseur des rancoeurs et frustrations qui provoque, à l'issue d'une déflagration verbale, l'implosion du pandémonium conjugal.
Sylvain Martin aborde cette partition avec un parti-pris fort qui l'encapsule de manière drastique tout en plaçant les trois dramuscules dans le même registre et un univers anti-réaliste
A l'instar de sa scénographie qui évoque l'enclos du ring de boxe dont les cordes sont remplacées par le ruban bicolore de signalisation circonscrivant les scènes de crime, celle-ci est traitée comme un combat pugilistique.
Le match se déroule en trois combats de trois rounds signalés par une sonnette et qui ne cessent que par le knockout. Trois combats dans lesquels les mots se substituent aux poings, match nul et double KO laissent les protagonistes à terre.
Ce choix est soutenu par l'interprétation de William Astre et Emilie Pierson, qui, après de longs exercices d'échauffement et sous les lumières "plein feu", sont les vaillants petits combattants vêtus à l'identique en pantalon noir et T-shirt jaune.
Jeu monolithique et état de sidération pour elle, jeu plus incarné avec quelquefois des intonations boulevardières pour lui. L'auteur aura le dernier mot. |