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William Giraldi  (Editions Globe)  janvier 2018

Parfois on se demande sur quels critères se font les choix de couverture des livres. Ici, pour être honnête, on ne peut pas dire que la couverture de l’ouvrage Le corps du héros nous donne une folle envie d’ouvrir ce livre. Pour autant, on peut faire confiance à son auteur, William Giraldi, pour nous offrir un excellent livre. Car ce dernier n’en est pas à son coup d’essai, il est l’auteur de déjà deux livres dont le très remarqué Aucun homme ni dieu, paru il y a 5 ans. Alors oui, malgré sa couverture, Le corps du héros, aux éditions Globe, est un excellent livre, merveilleusement écrit.

L’histoire se passe à Manville ; une ville d’homme, faite d’ouvriers, qui voient peu à peu le travail disparaître. William, l’auteur, est différent, il est gringalet, solitaire et poète, il n’est pas dans la lignée des Giraldi, ses aïeuls profondément virils et masculins. A Manville, si on ne veut pas être traité de "pédé" ou de "tarlouze", il faut montrer sa virilité, affirmer sa force.

Le livre est construit autour de deux parties bien distinctes. La première partie nous présente William Giraldi, personnage ayant connu une enfance compliquée, sa mère est partie quand il était jeune, ayant eu des difficultés d’intégration plus jeune, ayant eu tendance à se replier sur lui-même, à se refugier dans la lecture. Chez son oncle, William Giraldi va découvrir les haltères, la musculation, le culte du corps, le bodybuilding. Il va alors se lancer à corps perdu dans cette nouvelle activité. On va alors voir son corps se transformer et se développer. La musculation va devenir chez lui une obsession, une véritable drogue. On le voit souffrir sous la fonte, souffrance qui pour lui synonyme de renaissance et de reconnaissance. On le voit aussi se doper, prendre tout un tas de produits anabolisants faisant de son corps une véritable armoire chimique.

Mais très vite, cette sculpture de son corps devient chez William lassante et sa passion s’efface au détriment d’une autre, présente depuis longtemps, la lecture qui au final va le sauver. Un jour, sa salle de sport ferme, il décide de tout arrêter, musculation et produits dopants. Sa vie change, il va arpenter les bibliothèques, remplir des sacs de livres, se pencher dans Faulkner, Proust et Shakespeare et Carver surtout qui va être pour lui une révélation. Fin de la premiere partie, une deuxième débute, un peu comme si on lisait un deuxième livre.

La deuxième partie traite de la relation entre ce fils et son père qui disparaît suite à un accident de moto. Cette partie, la plus réussie des deux, explique en fait la première, à savoir pourquoi William s’était lancé dans la musculation. Il souhaitait trouver sa place dans sa famille d’hommes. Il souhaitait l’admiration de son père. On apprend aussi des choses sur son père, qu’il voulait quitter Manville quand il était plus jeune, qu’il s’était endetté pour pouvoir soigner William quand il a eu une méningite. Tout cela, William le découvre pendant son deuil en retrouvant des affaires personnelles de son père. Cette partie, une sorte d’ode funéraire à son père, c’est celle des non-dits, des sentiments gardés et non exprimés. Le véritable talent d’écrivain de l’auteur se révèle alors au gré des nombreuses pages superbes écrites. Tout s’éclaircit, son histoire, sa passion pour la littérature et sa relation avec son père.

William Giraldi nous offre donc un livre touchant sur son histoire dans laquelle il introduit sa passion pour la littérature à l’aide de nombreuses références. Il parvient avec brio à associer bodybuilding et littérature, prouvant qu’une couverture peu avenante peut néanmoins cacher un livre magnifique.

 
 

Jean-Louis Zuccolini         
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