L'album s'ouvre sur l'entraînant "Misty canyon", tube
que l'on pourrait situer entre la pop électro de Saint Etienne
et la voix lolitesque d'Emilie Simon.
C'est en effet le morceau le plus "pop" de cette album où la
belle Anjali, fière de ses racines indiennes, fait montre
de son savoir faire en matière de fusion. De la world, de la pop et du
jazz, du trip hop et du hip hop et parfois même un peu de tout au sein
d'une même chanson.
En effet, Anjali met le paquet sur ce disque et le second morceau au nom évocateur
de "Asian Provocateur" donne dans les trompettes, qui accompagnent
un trip hop joyeux teinté de sonorités indiennes (d'Inde, pas
ceux avec les plumes) non sans rappeler Morcheeba.
Nouveau changement de décor sur "Rainy day", sorte
de slow avec chœur et grandes envolées de cordes qui tient autant
de la chanson des années 70 que de la sensualité dégagée
par Beth Gibbons au sein de Portishead. Comme quoi la guimauve
de qualité s'apprécie toujours.
C'est sur "Turn it on" que l'on commence à s'immerger
dans l'univers d'Anjali, le rythme se fait plus exotique, rapide, les instruments
moins familiers. Cet instrumental débouche aussitôt sur "Seven
X Eight" et ses guitares rock, voire même rockabilly auquelles
se mêlent à nouveau quelques sonorités exotiques (sitar)
sur lesquelles l'ex-gogo dancer pour les Cramps prouve qu'elle en a gardé
quelques séquelles, pour notre grand plaisir.
On retrouve sur "Humble Girl" une musique un peu chaloupée
et sensuelle accompagnée de quelques trompettes qui évoquent les
bons vieux orchestres de jazz .
Voyage dans le temps également sur "Sati" sur lequel
la voix devient plus caressante et évoque largement l'Inde. Tendance
largement confirmée sur l'entêtant et hypnotique (la sitar a ce
don) "Kandivali Gulley" qui mêle avec justesse world
et électro sur un fond "jamesbondesque".
L'album se termine sur "Stinging Sitar x9", autre tube potentiel
de l'album qui comme son nom l'indique fait la part belle au sitar, symbole
musical de l'Inde.
Un disque tendance etnik au final fédérateur de par la diversisté
de ses styles et les mélodies imparables qu'il contient sans verser dans
la world facile tendance variété. Une fraîcheur toute bonne
à prendre ces derniers temps face aux essoufflements de sa consoeur Natacha
Atlas.
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