Spectacle conçu et interprété par Hortense Belhôte.
Une jeune femme en tenue de jogging siglée "France" se présente comme praticienne de la vulgarisation en l'espèce historique, et plus précisément de la période révolutionnaire française suscitée par une recherche généalogique personnelle infructueuse.
Car à défaut de renseignement sur ses ancêtres génétiques, elle a choisi, sur le mode du pokéball, pour poké-ancêtres douze personnes ayant réellement existé lui permettant, indique-t-elle, d'exprimer sa personnalité et son héritage familial.
Des personnes qui ne correspondraient pas au modèle du héros national officiel et illustrant ses trois tropismes de combat que sont la misogynie, le racisme et l'homophobie dont la primeur est laissée au spectateur. Appariés par paire et formant trois groupes, les trop bizarres, les perdants et les dépressifs, ils donnent lieu à six récits subjectifs en application de la théorie du récit.
Telle est la démarche d'Hortense Belhôte développée dans son opus intitulé "Portraits de famille" dont le sous-titre "Les oublié.es de la Révolution française" donne le ton en l'inscrivant dans l'idéologie contemporaine de la contestation de l'historiographie officielle et de réécriture de l'Histoire, en l'espèce de l’Histoire de France, pour révéler au monde "la vérité vraie".
La partition emprunte à la cancel culture mais également à la culture geek, notamment par d'anachroniques références analogiques avec des jeux vidéo, tels "Les Sims", "Age of Empires" et "Assassin’s Creed" et bien sûr les Pokémon, et à l'Histoire de l'Art par le choix de certains tableaux revisités par un discours féministe, queer et libertaire.
Sur scène, il en résulte un spectacle qui ressort à la performance dans une combinaison de stand up autofictionnel dans lequel elle se raconte et se met a nu, également au sens premier du terme, et la pseudo conférence aux punchlines humoristiques soutenue par la kaléidoscopique création vidéo de Théodora Fragiadakis et d'éclectiques compositions musicales originales.
Arborant des tenues de sport aux couleurs du drapeau français comme celles du costume de coq gonflable, desquelles n'est pas absent l'esprit de dérision, particulièrement volubile et misant judicieusement sur le ludique pour un coeur de cible générationnel, Hortense Belhôte mène tambour battant son entreprise.
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