Spectacle de Blanca Li, musique originale et texte d’Edith Canat de Chizy, avec Jean-Gérald Dorseuil, Sylvain Groud, Matthew Hawkins, Laurence Levasseur, Blanca Li, Deborah Torres, les chanteurs de l’ensemble vocal Sequenza 9.3 dirigé par Catherine Simonpietri : Claudine Margely, Virginie Lefebvre, Thi Lien Truong, Donatienne Milpied, Philippe Froeliger, Etienne Vandier, Christophe Sam, Christophe Grapperon et la percussionniste Béatrice Répécaud.
Le rouge, le noir et le blanc. Trois couleurs pour trois femmes dont le point commun est l’expérience dans leur art et le parcours atypique. Une collaboration et une démarche fructueuse.
Blanca Li, danseuse et chorégraphe, s’est colleté à l’opéra, au cinéma, à la comédie, Edith Canat de Chizy, archéologue et philosophe est devenue compositrice et Catherine Simonpietri, directrice artistique fondatrice de la l’ensemble vocal Sequenza 9.3 engagé dans l’aventure artistique contemporaine notamment en collaborant aux différentes expressions actuelles de la scène et du spectacle vivant et l’exploration de la grande tradition de l'art vocal polyphonique.
Et pour inaugurer cette démarche quelle source d’inspiration plus passionnante que l’amour ? Blanca Li a imaginé une fresque passionnée de tous les états de l'amour pour le corps et le coeur dans tous leurs états, de la rencontre amoureuse à la passion en passant par les bacchanales, la dispute et la réconciliation.
"Cozazon Loco" prouve la complémentarité symbiotique des trois formes d’expressions artistiques dont la particularité ultime de chacune, entendue non comme un accompagnement ou une illustration des autres, concoure à l’avènement d’un spectacle unique et magnifique dont la terminologie reste encore à inventer.
Ce "chant choral d’amour, riche de poésie et d’humour" est un enchantement distillé par six danseurs de tempéraments très différents et huit voix magnifiques réunis dans le même espace, les premiers participant aux chœurs pendant que les autres assurent également une partition chorégraphique. Et quelle surprise de voir Béatrice Répécaud jouer du xylophone portée par les danseurs !
Le spectacle est conçu uniquement à base de rythmes percussifs émanant tant des vois, des corps que des percussions et des voix polyphoniques qui recréent également un singulier langage amoureux à partir de travail sur les sons et les mots en toutes langues.
Les superbes lumières de Jacques Châtelet habillent tant la scène que les intervenants et la scénographie de Pierre Attrait avec cet écran magique aux parois textiles reçoit à la fois les projections vidéos, les jeux de lumière et au travers desquelles les corps s'impriment en rond de bosse.
Tout est parfait, inventif, magique, drôle et terriblement sensuel, un ravissement pour les sens. Et, en haut du décor, Blanca Li, majestueuse et rayonnante en robe flamboyante, apparaîtra fugacement comme une divinité païenne, au sommet de son art et de son talent.
L'ovation du public est à la mesure de la réussite de ce spectacle.
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