Comédie de Neil Labute, mise en scène de Adrian Brine, avec Julie Delarme, Jérôme Foucher, Marie-Julie Baup et César Méric.
Après les comédies à la française, dont certaines se sont taillées un beau succès, telles "Un petit jeu sans conséquence" ou "Jacques a dit" qui épinglaient les jeunes quadras, le Petit Théâtre de Paris rajeunit le stroupes et pratique l'importation d'outre Atlantique avec une comédie de Neil Labute, "La forme des choses".
Ca commence comme un sitcom, style "Happy days, avec des amourettes estudiantines. Une fille mignonne, plutôt délurée, rencontre une brave gars, moche et inhibé et, comme Cupidon passait par là, nait une romance. Le vilain petit canard devient cygne, que ne ferait-on pas pour sa belle qui agit en coach avisé, et le changement physique influe aussi sur le fond.
Pas de quoi fouetter un chat si ce n'était que Neil Labute n'est pas un novice. Il imprime un rythme très cinétique à sa pièce, découpée en scènes brèves, le sens des dialogues saisis sur le vie, c'est comme dans la vie avec un brin d'humour en sus, et introduit, in fine, un inattendu et jubilatoire rebondissement.
Les caractères, aux traits un peu caricaturaux, donnent cependant une vision sans complaisance de la société américaine avec le règne du paraître, vive les rekooking extrêmes qui changent la vie, et la femme américaine, qui ne connaît que deux déclinaisons, l'ambitieuse prête à tout, forcément une belle cérébrale, qui, en l'occurrence, officie dans l'art et, qui plus est, dans l'actionnisme, ou la bonne pâte, future ménagère névrosée, face à des hommes soit machos, soit dociles et révèlent un regard relativement féroce sur le modus vivendi des jeunes couples incertains.
Adrian Brine, qui signe la mise en scène de cette comédie divertissante, dirige efficacement un quatuor de jeunes comédiens, Julie Delarme, Jérôme Foucher, Marie-Julie Baup et César Méric qui ont la fraîcheur de l'âge de leurs personnages. |