Pour situer, Pierre Bonte est issu de l’équipe du Petit Rapporteur (ceux qui ont révélé Moncuq à la face du monde). Il a participé activement à l’émission Bonjour Monsieur le Maire pour présenter les petites communes de France au peuple gaulois… Il a écrit C’était le bon temps !…

Mais pourquoi j’ai choisi ce livre ?

Pour la faire courte, c’est un gentil monsieur âgé, pro de la France rurale, des trous pommés et des coins perdus. Dans La France que j’aime, il nous promet un tour de France de ses coins préférés, des personnages clés et des anecdotes. Pourquoi pas ?

Ce livre n’est pas un guide touristique. Il y a quatre adresses qui se battent en duel, dont un restaurant qui fait dix-neuf recettes de moules (en même temps ?), une taverne qui propose de la bière pression trop pas chère… et d’autres dont j’ai oublié l’intérêt.

Un concentré de préjugés sous l’appellation "ancré dans ses traditions". Non, je n’exagère pas, voici des exemples : que des alcooliques dans les Flandres (non, mais ce n’est pas de leur faute, ils habitent tous les uns sur les autres dans des cités minières), que des radins dans la Creuse (non, mais ce n’est pas de leur faute, ils habitent dans des lieux arides, il faut bien penser à l’avenir), que des feignasses en Corse (non, mais ce n’est pas de leur faute, c’est jouli là-bas).

Il y a quand même des trouvailles cocasses comme ce village oublié, accessible uniquement après une heure de marche dans une forêt des Vosges (je crois qu’il a trouvé la maison de Hansel et Gretel, mais il n’en dit pas un mot). Et ce village qui a inventé des vitres bombées pour encore mieux observer (et médire) sur les gens qui passent dans la rue.

Mais non, finalement, même les photos façon "carte postale" ne changent rien. Il faut dire qu’il n’est pas très engageant le vieillard qui-veut-pas-que-les-touristes-viennent-souiller-son-phare, t’as raison, ce ne sont que des cons les touristes va.

Et les anecdotes, parlons-en, tiens. Ya la mémé qui a tellement de babioles dans son salon que ça fait comme un musée (je me vois bien sonner à sa porte "bonjour madame, je peux visiter votre salon ?", je vais me recevoir un coup de tazer vite-fait bien fait oui !). Et ya aussi l’anecdote qui raconte que Camembert est une ville (si, si, carrément, ya même une photo du panneau à l’appui)… Ah oui, c’est aussi un fromage.

Et mon patelin à moi, il n’y est même pas. C’est pas juste. Pourtant, ya des vieux qui soulèvent les rideaux des fois quand je me promène.

Dire que des arbres ont été abattus de sang-froid pour que ce livre voit le jour. Quel gâchis ! Et même si Pierre Bonte doit être un gentil bonhomme, il aurait pu se retenir sur ce coup-là.