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Amos Gitaï  août 2014

Réalisé par Amos Gitaï. Israël/France. Drame. 1h24. (Sortie le 6 août 2014). Avec Yuval Scharf, Yussuf Abu-Warda, Sarah Adler, Assi Levy, Uri Gavriel, Norman Issa et Shady Srour.

Avec "Ana Arabia", le réalisateur israélien Amos Gitaï signe une fiction politique qui constitue un manifeste pour la paix en Israël en se référant tant au passé qu'à une certaine réalité contemporaine pour privilégier la coexistence des peuples sous le même et unique ciel à l'impasse du découpage géographique.

La démonstration repose sur une constatation factuelle, la situation des habitants "invisibles" du quartier "oublié" en périphérie des villes, ,lieu propice à l'hétérotopie, enclave de constructions sommaires, sorte de cour des miracles, oasis épargnée par l'ostracisme nationaliste, où vivent en harmonie Juifs et Arabes qui ont eu leur lot d'épreuves et sont attachés à ce petit bout de terre, terre de naissance, terre promise ou terre de l'ultime refuge.

L'argument fictionnel tient à l'enquête menée par une jeune journaliste israélienne sur le sujet des couples mixtes qui l'entraîne dans un de ces "no man's land" où a vécu une Juive polonaise rescapée d'Auschwitz qui avait émigré en Israël où elle a épousé un Arabe israélien.

Filmée selon le procédé fétiche du cinéaste qu'est le plan-séquence, en l'occurrence un unique plan-séquence de près d'une heure et demie, la déambulation presque mutique de la journaliste saisie par les témoignages constitue le fil rouge qui tresse des bribes d'histoires personnelles dans laquelle la parole n'est jamais érigée en plaidoyer ou exhortation mais véhicule mnésique de la petite histoire des souffrances et afflictions mais également de l'humanisme et de l'altérité qui incite à la réflexion sur les faits de société et les convulsions de l'Histoire.

Ainsi sont notamment évoquées la seconde Intifada, les conséquences tragiques des décisions politiques nationale et la fracture sociale de la société israélienne, avec en bas de l'échelle les Arabes israéliens chargés des basses besognes, accentuée par la massive immigration des Juifs russes.

Exercice de style doublé d'une exercice didactique, "Ana Arabia" s'inscrit naturellement dans la section de la filmographie de Amos Gitaï consacrée à la typologie des lieux comme porteurs de mémoire et vecteurs de transmission. La caméra de Amos Gitaï, architecte de formation, s'attarde sur les maisons, les murs, les petites cours, qui forment un dédale propice à la métaphore avec l'imbrication des destins de ceux qui les habitent.

Ce film par lequel il a voulu relater "une expérience de vie et d'humanité, qui montre qu'un lien existe entre les deux communautés" et qu'il a présenté à la Mostra de Venise en 2013 comme "une bombe de paix", reprend une thématique récurrente dans son oeuvre filmique.

En effet, il entre en résonance, à plusieurs décennies d'intervalle, avec une trilogie documentaire initiée par une série de photographies des campements précaires de Wadi Rushmia à Haïfa regroupant Juifs et Arabes prises en 1975, dont certaines étaient présentées dans le cadre de l'exposition "Amos Gitaï - Architecte de la mémoire" présentée à la Cinémathèque Française jusqu'en juillet 2014.

Certes, même si Amos Gitaï ne verse ni dans le compassionnel ni dans l'angélisme, son approche atomistique fondée sur l'intelligence d'esprit et de coeur d'une poignée d'hommes de bonne volonté marginalisés qui semblent vivrevivent hors du temps et de la fureur ambiantes peut susciter l'incrédulité quant à sa transposition effective à une plus grande échelle. Cela étant, face à un conflit sans fin, demeure l'utopie de la réconciliation.

 

 

MM         
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