Revolution Radio
(Reprise Records / Warner) octobre 2016
Il y a quelques mois (oui je suis un peu en retard sur mes chroniques, vous m’en voyez marrie…) est sorti le douzième album de Green Day. Cette nouvelle a fortement piqué ma curiosité. Ecoutant ce groupe principalement pendant mon adolescence, je me suis demandée ce qu’il devenait, si leur punk-rock était toujours efficace et s’il faisait toujours danser les adolescents en quête de rebellitude.
Deux choses m’ont frappée à l’écoute de Revolution Radio. La première est que la musique de Green Day est exactement la même qu’il y a cinq, dix ou vingt ans. Un exploit en soi : toujours la même rythmique, les mêmes riffs de guitare, les mêmes harmonies vocales, les mêmes chœurs, les mêmes thèmes d’adolescents torturés et en révolte. Voilà qui me rend perplexe : certes il est logique d’appliquer une recette qui marche et de vouloir rester dans son style… mais à ce point-là !
Intriguée, je me suis rendue compte que je connaissais finalement assez mal ce groupe qui m’avait accompagnée pendant tout mon collège. Je découvre avec stupéfaction qu’il a été formé en 1987 ! Wiki m’informe que leur premier succès populaire date de 1994 avec l’album Dookie. À l’écoute de ce dernier, je suis impressionnée par la constance de ce groupe qui fait donc les mêmes albums (à peu de chose près) depuis plus de vingt ans.
Alors dans ce cas, pourquoi tant de succès ? C’est la deuxième chose qui m’a frappée lorsque j’ai écouté l’album : la réception que l’on peut avoir de la musique. La percevons-nous différemment au fil de notre vie ? Il semblerait que oui. La musique, puisqu’elle est par essence auditive, s’attache à des situations, des images, des moments ancrés dans le temps. Les concerts par exemple viennent compléter par l’image l’expérience musicale. Mais un morceau, un album, un style de musique peut nous accompagner pendant un période définie et finalement s’éloigner de nous, et c’est ce qui arrive souvent avec la musique de notre adolescence. Et heureusement en fait !
Dans le cas de cet album de Green Day, c’est cette dichotomie qui m’a étonnée. La musique est identique ou presque. Cependant, elle ne génère pas de nostalgie comme pourrait le faire American Idiot que j’écoutais effectivement à ce moment-là. Je m’attendais à retrouver le groupe de mon adolescence, ce qui est le cas puisque la musique est quasi-identique. Mais je me rends compte que je n’ai plus la même sensibilité : conscience du temps qui passe en quelque sorte. Peut-être aurais-je voulu être surprise, constater une évolution dans ce groupe mais j’ai plutôt l’impression que c’est moi qui ai évolué de telle sorte que leur musique ne m’atteint plus comme avant.
Sur l’album, je retiendrai tout de même "Outlaws", sorte de quart d’heure américain pêchu et "Ordinary World", balade à la guitare acoustique : un reliquat de mon cœur de jeune fille en fleurs sans doute. Pour ce qui est du punk-rock, mention à "Troubled Times" qui cristallise ce que j’aime (ou j’aimais ?) chez Green Day : l’alternance de rythme entre refrain explosif, couplets plus doux, petit solo de guitare et envolée lyrique du chanteur.
Il y a quand même des choses qu’on est content de retrouver à l’identique !
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