Avant Lausanne et Amsterdam, la Halle Saint-Pierre accueille, présentée sous le titre français "Chicago Foyer d'art brut", l'exposition "Art Against the Flow" organisée par l'INTUIT, The Center for Intuitive and Outsider Art sis à Chicago.

Conçue sous le commissariat de Kenneth Burkhart, commissaire indépendant et Lisa Stone, conservateur à l'Art Institute de Chicago, elle constitue un tribute à dix artistes autodidactes qui, dans les marges sociétales, et dans un parcours individuel hors normes, indifférents tant aux courants qu'aux circuits de l'art, sont devenus les figures tutélaires de l'art brut.

Car soutenue par les acteurs du monde de l'art, historiens d'art, critiques, collectionneurs et institutionnels sensibles aux avant-gardes et au mouvements alternatifs, la ville de Chicago s'est positionnée comme capitale de l'art entendu comme une "auto-expression authentique".

L'Art brut chicagoan en dix noms

En tête de gondole, bien évidemment, l'emblématique – et incontournable -- Henry Darger avec sa bible "The Realms of the Unreal" riche de plus de quinze mille pages et trois cents collages et son univers érotico-fantastique. Il compte parmi les sept aînés nés à la fin du 19ème sièle et au début du 20ème.

Mr Imagination, spécialisé dans l'art de la récupération avec le recyclage des capsules de bières, pratique qui fera la fortune du plasticien ghanéen El Anatsui, dont une oeuve figure sur l'affiche, et Dr. Charles Smith, chantre de l'anti-militarisme avec ses personnages afro-américains sacrifiés, sont nés dans les années 1940 et la monstration inclut le cadet Wesley Willis né en 1963 se consacrant au dessin d'immeubles.

L'obsession archtecturale, un des motifs principaux de l'art brut, caractérise également le doyen Albrando Piacenza avec ses maquettes d'églises et cathédrales.