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Théâtre de la Cité Internationale  (Paris)  avril 2023

Spectacle conçu et mise en scène par Boris Gibé.

Quand on quitte le bâtiment principal de la Cité internationale et que l'on s'enfonce dans le gazon de la grande pelouse sise derrière le dit bâtiment, il fait encore légèrement jour en cette soirée d'avril.

On avance à la fraîche, avec un regard sur ce qui, en s'éloignant, ressemble de plus en plus à un château, un Moulinsart qu'on aurait agrandi de chaque côté, le rendant d'un équilibre un peu plus lourd qu'à l'origine.

En se retournant, c'est vers un petit chapiteau qu'on se rapproche. Un lieu qu'on imagine abritant les expériences de Tournesol, ou d'un autre savant légèrement plus fou que l'ami sourd de Tintin.

L'ambiance est mystérieuse. On apprend que l'on va effectivement participer à une expérience menée, on l'espère à bien, par Boris Gibé, déjà coutumier du fait, qui, en 2017 avait pour son spectacle "L'Absolu" construit un silo.

Cette fois-ci, c'est bien un petit chapiteau qui se dresse. Il contient 108 places, pas une de plus, pas une de moins. Aucun surnuméraire ne pourra se glisser en passager clandestin de ce moment déjà mythique. Tout un cérémonial est énoncé par un bateleur.

On comprend qu'on sera dans le noir, qu'il faudra ouvrir son strapontin selon un rituel bien précis, disposer sur une espèce de comptoir un plateau avec un gobelet en métal et trois mignardises concoctées par Chef Marcel à consommer selon un autre rituel. Et tout cela dans un noir complet à déconseiller aux agoraphobes.

Le spectacle, on l'apprend alors, sera consacré aux "Vénus anatomiques", ces corps écorchés où étaient emboîtés les organes vitaux des humains. Le chapiteau qui abrite ce "cabinet de curiosité" n'est pas appelé si simplement par son créateur.

Il convoque Jérémie Bentham et son panoptikon pour une prouesse scientifico-onirique. On a quitté Moulinsart pour être au siècle où s'organise la civilisation occidentale, celle des savants montreurs de monstres et de merveilles, celle où ce panoptique scientifique va être résumé par Michel Foucault en termes de "surveiller et de punir".

Peu à peu le noir va s'atténuer, et, quand une lumière intrusive, bien en phase avec l'architecture panoptique, va parcourir ou plutôt littéralement lécher les éminents spectateurs, on va se découvrir comme dans un tableau de Rembrandt, "la leçon d'anatomie", comme 108 curieux, 108 voyeurs dont les yeux vont converger sur un trou matriciel dans lequel va s'ébattre la "vénus anatomique" qui se transformera en une créature vivante à la fois poétique et douloureuse.

Et tout cela pendant plus d' une heure de pénombre rendue envoûtante grâce à la beauté absolue du "Tristan et Isolde" de Richard Wagner.

On est en totale immersion, comme on ne peut normalement jamais l'être au théâtre. Finalement, on est proche de quelque chose d'opératique, voire du cinéma de certains cinéastes particuliers. Comme David Lynch ou James Cameron. On pense évidemment à "Elephant man" pour le premier et l'on trouvera des correspondances avec "Abyss" pour le second.

Curieux comme ces cinéastes de "l'effet", dont on peut discuter de la pertinence cinématographique, dont on peut critiquer le maniérisme mental, si froid et si éloigné de l'émotion générée d'ordinaire par le cinéma, s'adaptent parfaitement à l'univers de Boris Gibé.

Bien entendu, la rareté de la proposition en fait le prix et la singularité. Il faut vraiment parler d'expérience et ne pas la juger à l'aune d'un spectacle théâtral habituel. C'est pour cela qu'il faut la décrire, apprécier qu'en plein Paris puisse surgir, éphémère et fier, ce projet issu de la volonté d'un artiste qui se mérite et qu'on ne peut pas juger communément.

"Anatomie du désir" restera à tout jamais gravé dans 108 mémoires comme l'une des soirées de leurs vies.

 

Philippe Person         
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# 28 avril 2024 : Une sélection hebdomadaire fraiche comme le printemps

Ce n'est pas parce que le pays est plongé dans le froid et la morosité qu'il ne faut pas se faire plaisir. Alors, sortons, dansons, rêvons au travers de notre sélection culturelle de la semaine. Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Edgar is dead" de Edgar
rencontre avec Johnny Carwash qui était en concert avec TV Sundaze à Saint Etienne
"J'irais ailleurs" de Les Soucoupes Violentes
"Sublimer" de Marine Thibault
"For once" de Mélys
"Tu sauras pas quoi faire de moi" de Olivier Marois
"Boomerang" de The Darts
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die

Au théâtre :

les nouveautés :

"Capharnaüm, poème théâtral" au Théâtre de la Cité Internationale
"Jean Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" au Théâtre Gérard Philipe
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Mon pote" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
"Dans ton coeur" au Théâtre du Rond Point
"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Vernon Subutex" au Théâtre des 2 Rives
"37 heures" au Théâtre la Flèche
"Fantasmes" au Théâtre La Croisée des Chemins

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
des reprises :
"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala
et toujours :
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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