Si ces dernières années la frontière est parfois floue, il faut admettre que, malgré toutes les tentatives réussies aussi bien outre-Atlantique que de notre côté de la Manche, la pop musique est plus belle au Royaume-Uni qu'ailleurs, exception faite peut-être de la Nouvelle-Zélande.
Si quelques uns de nos popeux préférés ont jeté les armes, 2010 aura déjà au moins eu l'honneur de voir naître un nouvel album du Teenage Fanclub et maintenant ce premier album de Stornoway, signe annonciateur qu'il y a encore de la pop ici ou là, dans les rues de Glasgow ou d'Oxford. Car en effet la musique délicate de Stornoway nous vient de la ville des Foals et au regard de ses qualités, le groupe devrait connaitre avec Beachcomber's windowsill un fort joli succès également si tout va bien en ce monde de variété prémâchée.
Portée par une musique aux lignes claires et aux mélodies entraînantes, la voix s'impose d'emblée comme le point fort du groupe sur "Zorbing". Puissante, ronde et harmonieuse, elle est parfois doublée d'un chœur apportant beaucoup de profondeur et d'âme aux morceaux comme sur "We are the battery human".
Ce chant toujours très en harmonie avec la musique rappelle bien sûr le Teenage Fanclub mais aussi et surtout, les compositions parfaites des écossais des Trashcan Sinatras (notamment le magnifique "Fuel up", tout en délicatesse et en caresses vocales), superbes faiseurs de pop totalement oubliés de la grande histoire de la musique mais toujours actifs ça et là dans quelques pubs de Glasgow. Entre les cordes soyeuses, les cuivres joyeux et les banjos sautillants, la pop de Stornoway brille par sa subtilité autant que par son énergie.
Un très beau disque, frais et gai, parfait pour écouter pendant l'été en attendant leur tournée qui devrait au moins passer par le festival des Inrocks cette année. |