Monologue clownesque écrit et interprété par Meriem Menant.
L'opus intitulé "Sous le divan" constitue sans doute l'acmé des pérégrinations de Emma la clown qui y abordait la belle et touchante humanité d'une créature de fiction.
Meriem Menant, son Gepetto, y révélait l'univers mental de cet Auguste tragi-comique, anxieux à la candeur malicieuse qui examine ses obsessions et traque ses névroses en passant sous le divan d'un "sychanalyste" pour savoir si elle est vivante et comme les autres, les humains.
Après le questionnement existentiel, il est logique qu'Emma se pose la question ultime, celle de l'existence de Dieu, et cette quête revêt la forme d'une recherche matérialiste - "Dieu est-elle une particule ?" - qui ressortit à l'unanimisme. En l'occurrence, chercher si Dieu peut résider dans une dent d'Emma.
Affublée de la blouse blanche des chercheurs, Emma enfile le masque du scientifique pour proposer au spectateur de la suivre dans une abracadabrante expérimentation scientifique, chercher l'invisible dans l'invisible à l'oeil nu, qui reposerait sur des principes scientifiques avérés qu'elle rappelle, à sa manière, dans un préambule en forme de pseudo-conférence, et qui dérive en voyage intergalactico-spatial.
Emma devient un personnage et perd toute la poésie alchimique du clown. Elle se meut dans une scénographie à la lourde machinerie qui ne fait pas rêver et tant le recours à de nombreuses vidéos que l'intervention d'une marionnette exhumant Einstein empêche la magie d'opérer. Et la déception gagne.
Meriem Menant est peut-être arrivée au terme de sa propre quête, celle de son clown. Son spectacle précédent, "Emma la clown et son orchestre", en contenait les prémisses quand le clown se débarrassait de son masque pour révéler son mentor qui reprenait le fil du spectacle. |