Réalisé par Andrea Di Stefano. France/Espagne/Belgique. Thriller. 1h0 (Sortie le 6 novembre 2014). Avec Benicio Del Toro, Josh Hutcherson, Claudia Traisac, Brady Corbet, Carlos Bardem, Ana Girardot, Laura Londono et Aaron Zebede.

L'affiche du film "Paradise Lost" s'avère pleine de promesses avec le visage de l'acteur Benicio Del Toro dans les tons de bistre émergeant de la pénombre avec les yeux mi-clos qui évoque tant la descente d'un bad-trip que le regard carnassier d'un prédateur à l'affût.

Les deux, car dans le premier film de l'acteur Andrea Di Stefano, il incarne Pablo Escobar, qui était à la fois un gros consommateur de coca et le sanguinaire chef du cartel de Medellin.

Ce film qui ambitionne d'être à la fois un biopic du narcotrafiquant, une romance et un thriller en forme de course-poursuite contre la mort en mêlant mythe, réalité et fiction, ne convainc guère tant il repose sur le scénario peu crédible du destin tragique d'un jeune anti-héros candide, immature et naÎf comme un veau sous la mère, décline la thématique éculée du criminel ennemi public qui n'en est pas moins un bon père de famille et pâtit d'une réalisation qui décline les poncifs du genre.

En effet, comment peut-on avoir l'idée, quand on est un canadien anglophone, de s'installer en Colombie au début des années 1990 pour exploiter une paillotte en bord de mer et proposer des cours de surf ?

Pour Nick (Josh Hutcherson), qui suit son frère dans ce projet insensé, le revival hippie va tourner au cauchemar d'autant qu'il est tombé amoureux de Maria (Claudia Traisac) la nièce de Pablo Escobar, celui qui fait croire, à ceux qui ne cherche d'ailleurs pas à voir plus loin que le bout de leur nez, qu'il est exportateur de la production nationale qu'est la coca et qui, consacrant à des oeuvres sociales quelques miettes des considérables profits du trafic de la drogue, est considéré comme un bienfaiteur de son pays.

Mais malgré l'adoubement du patriarche, Nick ne fera jamais partie de la famille et il est envoyé au"casse-pipe" lorsque Pablo Escobar décidé à se rendre aux autorités organise la cache de son magot dans des planques connues de lui seul ce quii mplique la liquidation des convoyeurs. La traque va très vite faire grandir le jeune gringo seul contre tous.

Entre ses repaires militarisés dans la jungle et la vie dorée dans sa luxueuse hacienda, déguisé, barbu, emmoumoutté, Benicio del Toro, qui, malgré son métier ne peut éviter la charge caricaturale impoqée, campe un parrain d'opéra-bouffe, papa-gâteau qui cajole ses enfants et mari attentionné qui n'hésite pas à se faire crooner pour sa belle au cours de réunions de famille typiques des fêtes mafieuses du cinéma du "Parrain" au "Grand pardon".

Sauf pour ceux qui sont des inconditionnels de Benicio del Toro, qui fait en l'occurrence affice de guest-star, le visionnage de la bande-annonce suffit.