Une fois n’est pas coutume, je vais commencer cette chronique par la présentation de la pochette de l’album. Côté face, il y est représenté une multitude de petits dessins et en les détaillant, on y retrouve un ordinateur, une calculatrice, un char et tellement d’autres choses. Côté pile, la provenance de toutes ces choses : une usine qui recrache une fumée épaisse, cette fumée constituée donc de toute cette technologie.

De prime abord, on imagine un album sombre, puisque cette fumée, blanche, est représentée sur un fond noir. Pourtant, on se retrouve face à un assemblage de chansons qui, à l’image de la fumée, se diffusent et sont constituées de multiples éléments : samples, percussions, guitare et bien sûr le chant.

A l’origine de June Bug, il y a Sarah June qui compose, écrit, pour elle et pour se trouver. Son univers décalé séduit d’autres artistes et c’est ainsi que va naître June Bug. L’artiste reconnaît que cette musique, que l’on pourrait trouver "bricolée" est en fait comme un bonbon d’enfant, bien plus acide qu’il n’en a l’air.

En effet, aux premiers abords, la musique semble légère, malgré un "Let’s go" assené d’une voix grave, la musique se révèle bien plus joyeuse que ne le laisse imaginer le contenant, mais le sérieux est là, avec cette volonté de creuser, de s’interroger et d’interpeller.

Cet assemblage n’est pas cataloguable et c’est tant mieux, j’aime ce côté industriel, technologique et artisanale à la fois, dans toute la noblesse de ce que ce terme sous-entend.

Cet album a en effet nécessité 1000 jours de travail à Sarah June et Béryl Benyoucef afin de nous livrer ces 11 titres aussi puissants qu’énigmatiques. Ils nous rentrent dedans, on les apprivoise mais ils ne nous laissent pas indemnes.

Comme je l’ai écrit, les titres se suivent et ne se ressemblent pas, pourtant on sent la touche du groupe dans une belle homogénéité. Il est urgent de découvrir tout cela sur scène, June Bug qui sait surprendre s’est agrandi pour l’occasion. A découvrir d’urgence.