Spectacle créé sur des textes originaux de Boubacar, Boris Diop, et Hubert Colas, mise en scène de Moïse Touré, chorégraphie de Jean-Claude Gallotta, musique de Rokia Traoré, avec Lassan Congo, Richard Adossou, Ténin Damba, Kary Bogoba Coulibally, Kankouboula Doumbia, Aminata Coulibaly, Patrixk Juvet Baka, Angele Kodro Aoussou, Mamadou Diabaté et Lassina Diabaté.
2147, un chiffre cynique et scandaleux. Ce chiffre, selon le Programme des Nations-Unies pour le développement, n’est autre que la date à laquelle la pauvreté en Afrique pourrait être réduite de moitié.
À travers la danse, les chants et les lectures, Moïse Touré illustre toute l’absurdité d’une telle fatalité et met en avant l’impuissance des peuples africains face à ce constat.
Le fatalisme et les relations complexes entre l’Afrique et l’Occident sont exprimés sur le son de la Cora et enrichis par la violence des mouvements du corps et des mots. Dix comédiens et danseurs occupent la scène et transmettent colère et douleur grâce au jeu, à la danse mais aussi par la parole et le chant. Les mots, parfois violents, percutent l’oreille du spectateur qui, à son tour, se sent peu à peu indigné.
Les années avancent, 2147 se rapproche, mais la vie reste la même. Les soins et la nourriture sont toujours aussi chers, les politiques font toujours autant de promesses. Certains restent tandis que d’autres traversent les frontières pour trouver une vie meilleure.
Ce spectacle frappe par sa vérité et son authenticité, une authenticité que le metteur en scène, Moïse Touré, est allé chercher sur le terrain avec le chorégraphe Jean-Claude Gallotta. Ils ont traversé le Mali et le Sénégal à la rencontre d’artistes capables de s’exprimer, à travers la scène, sur ce sujet. Au cours de ce voyage, ils embarqueront Rokia Traoré dans l’aventure, pour la musique, et feront une commande de textes à trois écrivains : Boubacar Boris Diop, Dieudonné Niangouna et Hubert Colas.
Au terme de ce périple, le théâtre, la danse et la musique ont été mêlé pour bousculer la réalité et proposer aux Africains de devenir maîtres de leur destin.
Un voyage en Afrique où les beaux panoramas sont remplacés par la réalité de la condition africaine. Une création qui interroge sur l’avenir de ces pays et sur la légitimité de l’aide occidentale. Le spectacle incite ainsi à repenser la politique actuelle qui conditionne le développement d’une partie de ce grand continent. |