Leur histoire est étonnante : un frère et une sœur qui se découvrent l’un et l’autre bien après leur naissance. Melody Van Kappers et Anton Louis Jr, Haarlem (Pays-Bas) et Saint-Etienne (France), du papa Johnny Van Kappers, footballeur professionnel néerlandais des années 70. Ok, j’arrête de reconstituer l’arbre généalogique de ces deux là, mais ce n’est pas moi qui ai commencé…
La conclusion est dans la musique, dans leur duo baptisé The Narcoleptic Dancers (surnom du papa de son vivant, à cause de son dribble nonchalant et de sa coupe de cheveux). Et les petits sont restés dans le trip de la coupe de cheveux "non-j’irai-pas-chez-le-coiffeur-en-premier", résultat : une frange démesurée qui leur chatouille le menton. La miss écrit et chante, et le missieu compose, et ça fonctionne.
Ce premier album Never Sleep se déroule comme l’autoroute A9, (LA route des vacances, avec des sorties vers les plages tous les 10 kilomètres, il n'y a plus qu’à choisir !), pleine d’espoir, d’optimisme et de légèreté. La recette est simple : un peu de pop, un soupçon de folk, de la barbe à papa saveur cookies. C’est bon, c’est frais et doux, et ça colle aussi le sucre sur les doigts. Mais c’est une autre histoire, parce que c’est bon aussi de se lécher les doigts collants de sucre, ça rappelle l’enfance et l’insouciance. Mais c’est dangereux de rester trop longtemps à se morfondre sur le passé révolu.
Du coup, Anton et Melody nous protègent de ça en gardant un tempo énergique et des sujets qui nous rappellent à l’ordre. Ils tournicotent autour de l’importance de savoir où l’on se trouve ("Unique tree"), sous entendu : reconnaître ses amis et ses moins amis. La mignonne histoire d’un petit garçon qui joue avec un avion de papier sous la pluie ("Not evident"), qui veut jouer avec d’autres enfants, pas évident quand on s’ennuie… Ils ont également succombé aux mystères de la lune dans "Moon Thrill", c’est qu’ils sont un peu poètes aussi, de ceux qui font des serments à la lune. Ils touchent du doigt un petit bout d’électro, notamment dans "Dusty Cowboy" et ils y goûtent franchement dans le bonus "In the Dark", comme un prélude à la suite. Plus festif.
Une grosse demi-heure de fraicheur un peu naïve, qu’il est bon de se laisser glisser dans cet océan de petites bulles légères et distinguées. |