Soirée rock français au Glazart, et pas des moindres, puisque viendront sur scène Ulan Bator à qui l'on prête l'invention du post-rock, et surtout Héliogabale, qui fêtent ce soir leurs vingt ans de carrière.
La soirée débute avec le duo basse - batterie, La Dingue. Énergique au possible, bondissant tous deux, leur set est rapide, les titres s'enchaînent à la vitesse de l'éclair, dans un tourbillon de notes, de frappes.
Les textes sont plus hurlés que chantés et le résultat est proche de Primus. Le bassiste ganté n'en finit pas de sauter, il y a un réel plaisir à jouer et ça se voit. Le duo laissera le public en nage, survolté à l'image de leur prestation. Une découverte inattendue et particulièrement bienvenue.
Héliogabale était absent de la scène depuis (trop) longtemps et c'est un réel plaisir de les voir remonter sur les planches. Le set est à l'image de ce qu'on attendait d'eux, précis, fou. Guitariste discret, précis, dont le son et les riffs font décoller les oreilles. Le bassiste quant à lui n'est pas en reste au niveau du jeu. La batterie est à l'image de ce que les albums reflètent, déstructurée et structurante, un véritable puzzle rythmique, que de bonheur.
Quant à Sasha Andrès, sa présence est envoûtante, la voix cassée, au bord de la rupture, prête à bondir à chaque couplet. Le set est léché, tiré au cordeau. Sasha Andrès se démène, gesticule, se tord, une gestuelle à l'image de la musique, urgente.
Au registre des titres à retenir, "Q For Qing" fera l'objet d'une superbe exécution. "Les chiens", dont les paroles sont des slogans, aura droit à l'approbation générale.
Le concert sera trop court pour une grande partie du public, et le rappel permettra de poursuivre la magie pour quelques titres supplémentaires. Petit plaisir personnel, lorsque le groupe exécutera "The Glittering Fish" en rappel, exécution parfaite, un vrai plaisir.
La salle s'est étonnamment clairsemée pour l'entrée en scène de Ulan Bator, la pause tabagique a vidé le Glazart de son essence, le public. Le line up du quatuor à encore évolué, et on compte un nouveau bassiste, un claviériste. La mise en place de la scène se fait avec des instruments quelques peu étranges et difficilement nommables pour le commun des mortels. Le concert débutera de façon inattendue. En quelques minutes, on passe d'essais de son épars au vif du sujet, et nous voilà plongés dans l'univers sonore d'Amaury Cambuzat.
Les aficionados semblent apprécier le concert, ils y vont même de leur commentaire, qui demandant moins de basse ou plus de grosse caisse... La part belle sera donnée à l'album Ego : Echo, puisque plus de la moitié des titres joués ce soir en proviennent.
La prestation est peu convaincante, peu d'émotion malgré un travail de son et une exécution quasi irréprochables. Peu voire pas de communication entre les musiciens, le gimmick étant regarder ses chaussures et secouer la tête. Le concert se terminera avec pour seul public, les aficionados sus cités, mais beaucoup plus imbibés qu'au début. A l'extérieur, le fumoir est plein, Ulan Bator moins fort que le tabac ? |