"I wonder how many people know their life is like this. Staying at the hotel, renting times, renting a body"
Quel plaisir ces journées printanières au milieu de l’hiver, quand le soleil est radieux, que les températures sont ostensiblement en hausse ! Le genre de journée parfaite pour accueillir le retour, après presque quinze années d’absence, du duo americano-japonais Cibo Matto. Une longue éclipse pour Yuka Honda (claviers et programmations) et Miho Atori (voix, guitares et percussion) mais leur style, ce mélange éclectique plutôt à coup de groove reptilien, d’électro pop, de hip-hop, de jazz et d’easy listening est toujours là, presque intact.
Le nom Cibo Matto signifie "nourriture folle" et est tiré de la comédie érotique avec la sublissime Laura Antonelli datant des années 70 : Sesso matto de Dino Risi. On peut donc imaginer que le duo possède une certaine culture cinéphile. Ce qui est sûr par contre, c’est que leur passion pour les nourritures (terrestres et spirituelles) les amèneront à composer deux albums autour de ce sujet. Ici, il n’est point question de nourriture mais plutôt de la vie d’un hôtel hanté où des fantômes adeptes des drogues peuplent les chansons.
Cibo Matto construit dans ce disque un puzzle mélodique aux formes parfois abstraites où chaque idée semble être le déclencheur de dix autres idées, où une basse au groove parfois démoniaque vient buter contre une pop sucrée. Cet Hotel Valentine est un creuset musical, un mélange savoureux entre Fujiya & Miyagi, Martina Toplay Bird et les Pizzicato Five où l’on est amené à se poser des questions sur la vie, la mort ou le néant. Malgré une petite baisse de régime en milieu de parcours, cet hôtel est fou fou fou… |