Comédie dramatique de Daniel Soulier, mise en scène de Simon Cadranel, avec Elisa Perrot et Philippe Develay.
Au temps de la jeunesse, c'est la cigarette après l'amour. En celui de la vieillesse, c'est la soupe à la grimace surtout dans le cadre d'un pandémonium conjugal ouvrier après des décennies de frustrations, de rancoeurs et de mesquineries.
En 1989, Daniel Soulier décline la thématique classique de la scène de ménage dans une comédie dramatique intitulée "Après l'amour" avec un couple, parfait exemple de vase communicants, qui a intégré ce mode de fonctionnement récurrent décliné dans des conversations d'une banalité affligeante qui conduit toujours inévitablement à la confrontation.
Certes le contexte socio-politique de la fin des années 1980 semble un peu surrané comme ces époux confinés et compassés surtout au regard des seniors du 2ènme millénaire qui a intégré le diktat du jeunisme et refusent de vieillir mais la partition ressort au naturalisme qu'assume la mise en scène de Simon Cadranel.
Dans une scénographie vintage de cuisine étriquée, Elisa Perrot attifée en mode "Les Vamps, robe polyester et tablier à fleurs, campe la parfaite mégère domestique bougonne, mal embouchée et râleuse patentée qui avec son balai déclenche le premier round des hostilités.
En face son "cher et tendre" souffre-douleur, militant communiste auquel les réunions de section du parti octroient quelques échappatoires, auquel Philippe Develay apporte une belle résignation même s'il manifeste quelques rares velléités de résistance.
C'est la vie, quoi ! Et si c'était quand même le bonheur ? |