Extrait d'une vie imparfaite
(At(h)ome) septembre 2022
C’est déjà le huitième album pour Da Silva, artiste que je suis depuis bien longtemps et que j’aime beaucoup. Son dernier album, Au revoir chagrin, le premier sur le label At(h)ome était totalement décomplexé, bien différent des précédents.
Ce nouvel opus, au titre superbe, arrive encore à nous surprendre, avec tout d’abord une pochette à la beauté complexe, œuvre du pinceau de l’artiste et des titres aux compositions de nouveau bien ciselés, comme sait si bien le faire Da Silva.
L’album s’ouvre sur le titre "Quel est ce cirque dans ma tête", un titre dans lequel s’interroge Da Silva, sur une ballade particulièrement poignante. Il se poursuit sur une dizaine de titres sur lesquels l’artiste parle plus qu’il ne chante, sur des musiques acoustiques très dépouillées, utilisant des cuivres dans une ambiance de cirque.
Les musiques qu’il nous propose paraissent presque dérisoires ou accessoires tant on a l’impression que Da Silva souhaite mettre en avant les textes et les mots qu’il nous raconte. Les textes sont profonds, remplis de sensibilité que l’artiste nous a déjà montré dans ses albums précédents. Il s’interroge beaucoup, sur les regrets, la culpabilité mais aussi sur le bonheur qu’il cherche à définir.
L’ambiance du cirque de l’album se retrouve au tour d’un clown, un personnage imaginé par l’artiste vivant dans un monde brutal, cherchant la définition du bonheur. A cela s’ajoute la poésie de Da Silva, parfois plutôt cru, comme sur le titre "Chez moi" mais aussi très surréaliste avec le titre "Santa Sangre".
Da Silva nous emmène dans les années 30 de Charlie Chaplin avec une idée du bonheur mais aussi à Broadway avec "Extrait d’une vie imparfaite". Un peu comme une kermesse géante, avec des cuivre et la fanfare, l’album de Da Silva témoigne d’un artiste vraiment à part, pétri de talent, qui n'a de cesse de nous surprendre au fil de ses albums.