Comédie dramatique de Edmond Rostand, mise en scène de Olivier Mellor, avec Jean-Jacques Rouvière, Marie-Béatrice Dardenne, Adrien Michaux, Stephen Szekely, Fred Egginton, Rémi Pous, Dominique Herbet, Vincent Tepernowski, Denis Verbecelte, François Decayeux, Marie Laure Boggio, Michel Fontaine, Mylène Guériot, Karine Dedeurwaerder, Jean-Christophe Binet, Olivier Mellor, et Nicolas Auvray.
"Cyrano de Bergerac", le fier gascon qui se croit trop laid pour plaire à sa cousine Roxane, préfère taire son amour et prêter ses mots et ses rimes exaltées à Christian, jeune recrue chez les Cadets de Gascogne.
Notre héros, au sang bouillonnant est pourtant ennemi des faux semblants, des tromperies, des intrigues de cour, combattant sans relâche avec bravoure et force publicité, tel acteur aux travers ridicules, tel chansonnier injustement poursuivi, tel notable prétentieux . Il est ami sincère autant qu’absolu. Seul l’amour le rend tout désarmé, plus courtois et faible qu’un petit marquis pusillanime. Il abdique sur l’essentiel : se faire aimer par la femme qu’il aime.
Olivier Mellor et la Compagnie du Berger propose une adaptation du Cyrano complètement débridée, aussi drôle et surprenante que tendre et émouvante. Le metteur en scène relève avec succès tous les défis : mettre en scène une équipe nombreuse, conserver les tableaux et la variété de registres de la pièce de Rostand, jouer avec les anachronismes pour le plus grand plaisir du spectateur.
Jean-Jacques Rouvière incarne Cyrano de Bergerac avec un plaisir manifeste, lui prête une prestance et une sensibilité de grand garçon timide. Marie-Béatrice Dardenne est Roxane, femme de caractère, amoureuse d’un rêve qu’elle projette avec entêtement sur Christian (Adrien Michaux), presque malgré lui. Adrien Michaux joue le jeune imbécile au cœur pur, qui regrette, un peu tard, que le jeu aille aussi loin.
Les musiciens : Séverin Jeanniard, Romain Dubuis, Cyril Schmidt, Adrian Noble apportent une dimension nouvelle, mêlant le jazz, le maloya réunionnais, un lieder de Gustav Malher dans ce spectacle iconoclaste.
Cyrano de Bergerac par la Compagnie du Berger est un vrai régal . Il démontre qu’une belle partition ne demande qu’à être bousculée : Cyrano, perdant magnifique n’en ressort que plus glorieux. |