Yépa : un peu plus que frères, ceux-là sont jumeaux, ils savent se compléter sur ce premier album : Paradoxe. Sonorités hip-hop française, ils crachent les mots qu’ils amortissent de belles rimes et de jolies tournures.
Le Paradoxe justement, c’est qu’ils sont différents. Un étudiant en médecine et un vidéaste, ils composent les morceaux qu’ils offrent à leurs patients et leurs followers. Et puis voilà qu’un beau matin où il ne faisait pas beau, mais alors pas beau du tout, un temps tout pourrite (parce que les belles histoires ne commencent pas toujours au soleil), ils décident de s’associer, histoire de voir ce que ça donne. C’était juste pour faire plaisir à Mamie au début. Et puis ça a fonctionné.
L’un percute les consonnes entre ses dents et les envoie loin devant, l’autre allonge les voyelles et les souffle là-haut, quand elles se rejoignent, les voix au timbre similaire se mêlent et forment ce paradoxal mélange de hip-hop poétique.
Trompettes, cordes, percussions, frôlant reggae ou rock, frôlant ska ou rock, Yépa a plus d’une corde à son arc, ils en ont deux : Remo et Le Bon Nob.
Ils décrivent les évidences qui dérangent : "Les droits de l’homme font de nous des moutons bien rangés, est-ce vraiment le plus puissant qui est le mieux avisé ?". Civilisé, et c’est non sans humour qu’ils glorifient l’arbre décoratif : "Je coupe ses feuilles et je lui donne à boire, et lui parle des forêts" ("Bonsaï").
Ils questionnent les sens que l’on donne à la vie : "Ton verre est à moitié plein ou à moitié vide, ce qui importe c’est l’eau qu’on met dedans" ("A moitié"), en fonction de sa position et de son point de vue. La séparation : "Je rame, tu as pris le large, je vais accepter de quitter nos bibelots" ("Je rame").
En résumé, la vie est dégueulasse, entre les factures, la solitude et la séparation, ce n’est pas évident de voir le verre plein tous les jours. Mais il faut le remplir justement ce verre, d’eau, de bibelots, de visages et de sorties. Mettez un peu de musique par exemple, voilà Paradoxe, Yépa est là.
# 05 mai 2024 : Profitons des ponts pour lire, écouter, visiter, applaudir...
De pont en pont, voilà du temps libre à utiliser pour se faire plaisir avec de la musique, des livres ou des spectacles.
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