Spacebound Apes
(Hide Inside Records) septembre 2016
L’album conceptuel, c’est souvent tout l’un ou tout l’autre. Entre sujets fumeux, fausses bonnes idées, vraies mauvaises idées, c’est souvent le meilleur moyen pour son auteur de se casser la gueule sur le mur de l’incompréhension. Pour un Frère Animal ou un Melody Nelson, combien de Lulu ?
C’est à l’histoire de Lincoln que s’est décidé de s’attaquer le pianiste Neil Cowley. L’histoire d’un homme, "an everyday kind of guy", dont le journal de sa vie est disponible en ligne. Neil Cowley développe un goût pour les musiques. Le "classique" d’abord, puis le rock, le jazz et le funk (The Brand New Heavies, Zero 7) qui se retrouve tout naturellement dans son trio (avec le contrebassiste Richard Sadler puis Rex Horan et le batteur Evan Jenkins) au style pouvant rappeler parfois The Bad Plus, Esbjörn Svensson Trio, Brian Eno, Brad Mehldau ou le compositeur Vincent Artaud. Trio avec lequel il sortira Displaced (2006), Loud… Louder… Stop (2008), Radio Silence (2010), The Face of Mount Molehill (2012) et Touch and Flee (2014).
Si la trame de départ et la vie du personnage principal est un peu compliquée, je vous laisse le soin de la découvrir dans les détails, le disque peut aussi s’en passer, l’auditeur se laissant alors embarquer par la musique se créant ses propres images mentales. Son propre voyage aussi. Un voyage où la musique, toujours composée avec intelligence, fait sens de mouvement (rythmique et mélodique), de couleurs sonores, de nuances, se montrant aussi bien planante, atmosphérique voire même ambient ("Weightless" comme un cœur qui résonne, le lumineux "Hubris Major", "The Return of Lincoln", le vaporeux "Grace", "Echo Nebula") que plus rythmée ("The Sharks of Competition", "Garden Of Love", "Governance"), presque pop ("Duty To The Last" où traîne l’ombre de Radiohead, passage presque obligé pour les musiciens évoluant dans cette esthétique, l’entraînant "The City and the Stars") ou orchestrée ("Death Of Amygdala"). Difficile de dire si le concept est vraiment intéressant, par contre la musique mérite d’être écoutée.
# 28 avril 2024 : Une sélection hebdomadaire fraiche comme le printemps
Ce n'est pas parce que le pays est plongé dans le froid et la morosité qu'il ne faut pas se faire plaisir. Alors, sortons, dansons, rêvons au travers de notre sélection culturelle de la semaine. Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.