Indice : si on vous dit que les guests sont Sanseverino et Thomas Dutronc, c’est qu’il y a des cordes dans cet album, n’est-ce pas ? Et vous auriez vu juste. Aurore Voilqué est violoniste de jazz, en d’autres termes, elle roule sa bosse dans des lieux fort chics ou autour de feux de camp.

C’est avec le guitariste Angelo Debarre qu’elle enregistre ce nouvel album de jazz manouche : Un soir d’été. Et quoi de mieux que le chant des grillons ou des cigales, les randonnées et le farniente pour illustrer cet album ?

Le violon est une âme changeante au gré des humeurs, il sait à la fois être l’épaule consolatrice des chagrins les plus lourds et la trompette du palpitant quand les émotions se tissent. Entourée de ses acolytes, le quartet formé par Aurore Voilqué, Mathieu Chatelain, Claudius Dupont et Angelo Debarre sublime la douceur des soirées estivales.

Il y a de l’insouciance dans ces mélodies et des instants nonchalants, un peu comme la lumière qui s’attarde et allonge les ombres après 21 heures. Sanseverino et Thomas Dutronc sont invités à partager un titre avec la musicienne à l’âme de zingara. Un soir d’été chante l’aventure, joue les couleurs et file des fourmis à s’en claquer les orteils sur la table du salon.

Pas nécessaire de préciser qu’elle manie le violon depuis son plus jeune âge, il suffit de l’entendre pour comprendre que le génie est là, tant les variations des ondulations sont habitées. Ça swingue dans les orties et ça s’allonge dans les prés, ça s’époumone dans les hauteurs et ça plonge tête première. Un peu de miel et de volutes que nous prodigue la désinvolture.

Alors, que vous aimiez vous trémousser du bout des lèvres ou virevolter à en perdre l’horizon, faites un tour du côté d’Aurore Voilqué, Un soir d’été saura égayer un peu de ces airs graves dont il faut se parer si vous osez sortir. Vade retro tronche de six pieds de long.