Bienheureux ceux qui se séjourneront à Rome en 2007 entre mars et novembre 2007, car le complexe du Vittoriano accueille une exposition consacrée à un artiste majeur et atypique du 20ème siècle, Marc Chagall.
"Chagall des Merveilles" est remarquable par le nombre d'oeuvres exposées qui illustrent l'ensemble de la carrière de Chagall et qui proviennent aussi bien des musées que des collections privées du monde entier, peintures, gouaches, dessins et sculptures.
Toutefois, hélas, leur présentation et les conditions de visite sont déplorables. En effet, la configuration des lieux, un long et étroit couloir, propice aux engorgements, desservant une seule salle à colonnes imposantes, partiellement camouflées dans des coffrages rudimentaires, assortie d'une mezzanine en U malcommode, s'avère totalement inadaptée.
La plupart des oeuvres sont littéralement collées les unes aux autres, le recul illusoire, et il est même difficile de les voir tout simplement quand il y a un peu d'affluence, sans parler du défilé des visiteurs en groupe qui rend presque impossible tout déplacement.
Par ailleurs, cet inconvénient majeur n'est même pas tempéré par une présentation inventive en raison de l'absence totale de scénographie, l'exposition se limitant à un simple accrochage sur murs blancs avec quelques rares explications.
Bref, il ne reste qu'à espérer que cette exposition voyage et, en attendant, à s'armer de patience.
Le parcours un peu erratique de l'exposition commence par les oeuvres de jeunesse de Chagall dans son village natal de Biélorussie, au sein d’une communauté juive hassidique, qui constitue, avec son entourage familial, ses premières sources d’inspiration et qui impacte son oeuvre de manière immédiate et indélébile.
Dès cette période dite "période russe", les traits chromatiques, stylistiques et thématiques caractéristiques de la peinture de Chagall sont présents.
Le style à la fois figuratif et fantasmagorique, qualifié qualifié parfois de "surréaliste", et la palette de couleurs vives, bigarrées, presque criardes, découlent directement de l’imagerie populaire russe que l'on retrouve chez les néoprimitivistes et les fauves russes.
Sa thématique sera largement influencée par les événements qui marqueront sa vie personnelle comme son amour pour Bella sa première épouse, ses exils successifs provoqués par l'antisétisme et le nazisme ou sa prédilection pour Paris.
Nourri à la culture hassidique, culture dans laquelle la manière de vivre, en pratiquant une dévotion sincère mais aussi la chanson, la danse et le conte, participe de la communion avec Dieu, Chagall transcende la vie quotidienne.
Celui qui disait : "Je suis un mystique. Je ne vais pas à l'église ou à la synagogue mais pour moi peindre c'est prier."fasciné depuis l'enfance par la Bible, traitera de nombreux thèmes religieux et l'exposition présente, pour la première fois réunies, la série complète des gravure de la Bible.
A noter que du 28 juin au 29 octobre 2007, le Musée National Marc Chagall à Nice présentera une centaine de toiles de Chagall sous le thème "Monstres, chimères et figures hybrides". |