Comédie
de Willy Russell, adaptation et mise en scène de Michel Fagadau, avec
Mathilde Seigner, Pierre Santini, décors et costumes de Florica Malureanu
Resucée de My Fair Lady et du syndrome de Pygmalion, la pièce
manque d’actualité et d’intérêt. Ecrite en
1981, elle présentait sans doute plus d'acuité à l'époque
pour illustrer la confrontation entre un vieux professeur sur le retour et
une coiffeuse anglaise (sic!) boulimique de culture littéraire universitaire.
Vingt ans après, c'est un écart d'une génération,
et il est peu probable, en dehors du fait que les coiffeuses ne constituent
sans doute plus la catégorie socio-professionnelle décrite,
que le besoin de culture livresque hante les trentenaires des couches populaires.
Sans intérêt non plus parce que basée sur des ressorts
éculés et des répliques faciles bien que fédératrices.
Pierre Santini, acteur qui a de la bouteille (sans mauvais jeu de mots avec
son rôle d'amateur de la dive bouteille) tire son épingle du
jeu.Il ne peut quand même éviter toutes les grosses ficelles
qui saucissonnent son rôle mais on perçoit bien qu’il prend
vite un sacré coup de vieux à confondre sentiment amoureux et
l’admiration vampirique.
Quant à Mathilde Seigner, celle dont la "nature" émerveille
les médias, à l'instar de Lucchini (tiens un ex-coiffeur !),
parce qu'elle fait de l'audimat, le rôle est à sa mesure. On
s'attendait presque à avoir son inénarrable imitation de Sylvie
Vartan. Elle a le verbe haut et bouge beaucoup ce qui ne suffit pas à
avoir du talent. Evoquer dans les critiques Anna Magnani ou Arletty paraît
vraiment hors de propos.
Mais les spectateurs sont contents!
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