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puce Céline et Julie vont en bateau
Jacques Rivette  juillet 2016

Réalisé par Jacques Rivette. France. Fantaisie. 3h12 (Première sortie 1974 - Sortie le 13 juillet 2016). Avec Juliet Berto, Dominique Labourier, Bulle Ogier, Barbet Schroeder, Marie-France Pisier, Philippe Clévenot, Jean Douchet et Jean-Marie Sénia.

Où vas-tu Céline ? Où vas-tu Julie ?

Que mangent les bébés dinosaures ? Quelle est la recette du vin herbé ? Quel secret cache la grande maison abandonnée du 7bis rue du Navarin-aux-pommes ?

Ces questions, peut-être ne vous les êtes-vous jamais posées. Grave erreur. Heureusement, Céline et Julie sont là pour y répondre. Car, plus de quarante ans après la sortie en salles de "Céline et Julie vont en bateau", les deux héroïnes de Jacques Rivette n’ont rien perdu de leur charme, ni le film de son éclat.

Tout commence par une rencontre, un coup de foudre amical. Julie lit dans un parc. Elle voit Céline. Remarque qu’elle a fait tomber son foulard. La suit, tandis que la jeune femme, comme un petit Poucet malicieux, sème joyeusement ses affaires dans Paris.

Entre elles, il n’y aura jamais besoin d’explications; l’une et l’autre s’acceptent immédiatement. Ensemble, elles tentent de découvrir le secret de la maison du 7bis rue du Navarin-aux-pommes. Des bonbons magiques leur permettent de percevoir des scènes qui s’y sont déroulées. Voilà, en quelques mots l’histoire.

Enfin, en théorie. Car si, bien sûr, on est intéressé par l’intrigue policière, elle n’est pas l’unique intérêt du film. Film musical, film muet, film d’enquête, film fantastique… "Céline et Julie" ne s’embarrasse pas des étiquettes et va son petit bonhomme de chemin.

Toute la singularité de "Céline et Julie", c’est la grande liberté qui explose à chaque moment. Rivette et ses deux actrices ont travaillé ensemble au scénario, et l’improvisation - comme souvent chez le Rivette des années 1970 - est composante essentielle du processus créatif.

Cette liberté se retrouve partout. On s’amuse des mots et des expressions, on bouleverse la langue sans préciosité, mais toujours avec inventivité. On imagine des histoires absurdes qu’on se raconte. On rêve sans entraves.

Cette liberté est d’autant plus exceptionnelle qu’elle s’applique à des personnages féminins. Dans le documentaire de Delphine Seyrig, "Sois belle et tais-toi", nombre d’actrices des années 1970 exprimaient leur admiration pour "Céline et Julie".

Aujourd’hui encore, rares sont les films qui mettent en scène de tels personnages féminins : en général, il y a un homme pour bouleverser la relation entre deux femmes, ou alors cette relation ne sera pas au premier plan.

Elle est la donnée essentielle du film de Rivette, inébranlable, évidente. Juliet Berto et Dominique Labourier ne sont que fantaisie, jeunesse, joie de vivre, des électrons libres qui se soucient des convenances comme d’une guigne. Les hommes ? Ils sont loin d’être leur seule préoccupation.

On se déplace aussi beaucoup, dans "Céline et Julie". Dans Paris, on court, on fait du patin à roulettes, on monte des marches en courant. Juliet Berto et Dominique Labourier avancent par sauts et gambades. L’immobilité, c’est l’ennui. On voyage aussi dans le temps, découvrant, au hasard de séquences, une histoire qui peu à peu devient intelligible.

Un second film, porté par Bulle Ogier, Marie-France Pisier et par le complice de Rivette, Barbet Schroeder s’entrelace avec le premier. Les deux héroïnes en deviennent les spectatrices, avant de venir en en bouleverser la logique en projetant ses héroïnes y apporter un peu de leur vigueur et de leur vitalité.

C’est sûr, ces filles sont un peu sorcières. Non seulement elles sont capables de se protéger des sorts, de se déplacer dans le temps, mais elles ont surtout une insouciance qui ne vieilli pas.

Elles donnent envie d’oser, de rire, de vivre. Elles trouvent en Rivette le magicien idéal, lui qui sait les suivre sans jamais chercher à les enfermer dans le cadre. D’ailleurs, qui le pourrait ?

 

Anne Sivan         
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