La théorie de la musique universelle est un concept ancestral selon lequel les proportions et les mouvements des corps celestes (le soleil, la lune, les planètes) constituent une forme de musique. Cette musique ne serait pas audible, mais vue comme une harmonie des formes et des mouvements.
De cette théorie, Mike Oldfield tire son inspiration pour son dernier album en date, plutôt réussi.
Ainsi on trouve des segments comme "Musica Universalis" ou "Harmonia Mundi", dont les titres eux-mêmes, comme celui de l’album, Music Of The Spheres, aiguillent notre imagination vers le monde d’Oldfield.
Comparé à l’ensemble de sa discographie, cet album de Mike Oldfield se positionne naturellement dans le haut du panier. Bien loin des certaines appartés expérimentales ou progressives qu’a pu développer le compositeur.
Il en ressort donc un album musical assez beau, tantôt rêveur, parfois grandiloquent, toujours très uniforme, arborant une vraie cohérence d’album, suivant le fil rouge des "spheres".
Un album musical grand public, proche de certains scores de cinéma, où la musique elle-même peut raconter une histoire si on se laisse porter.
Si la musique d’Oldfield n’a pas toujours été facilement identifiable, il semble que cet album fasse le choix très clair d’être écoutable par tous. Comparable à Vangelis ou Hans Zimmer, plusieurs pistes comme "Harbinger" ou "The Tempest" pourraient faire le bonheur des réalisateurs en recherche d’une musique pour mettre en valeurs leurs images.
Les pistes sont courtes, s’enchaînent très bien. Chaque "chanson" comporte ses progressions, ses variantes, ses coups d’éclats ou sa poésie.
Au final, l’album tout entier, avec notamment l’apparition des voix un peu avant la moitié du disque, est une ballade linéaire très écrite, parfaitement maîtrisée, et sachant ménager quelques rebondissements.
Mike Oldfield, qui restera à jamais le compositeur de la musique de L’Exorciste, continue donc de composer de belles musiques. Est-ce que cet album correspond à un aboutissement, à des concessions, ou bien à une période dans la vie de l’artiste ? La certitude est qu’à ce moment là de sa discographie, Music of the Spheres apporte de la clarté ; un certain achèvement peut-être.
En tous le choix de faire jouer et interpréter les mélodies par de vrais instruments, rend sans conteste Oldfield immédiatement plus accessible, moins élististe.
Peut-être moins spontané, mais sans doute sur certains titres, bien plus touchant. |