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Théâtre du Ranelagh  (Paris)  mars 2011

Tragi-comédie de Molière, mise en scène de Serge Lipszyc, avec Bruno Cadillon, Gérard Chabanier, Juliane Corre, Nadine Darmon, Valérie Durin, Julien Léonelli, Serge Lipszyc, Sylvain Méallet, Lionel Muzin et Henri Payet.

Comme nombre d'opus du répertoire, "Le Misanthrope" est souvent soumis au traitement de choc de la contextualisation d'autant que sa thématique induit une résonance avec l'univers contemporain du clubbing et des jet-setters propice aux mises en scène "bling-bling" et au jeu déstructuré de jeunes acteurs en herbe.

Si tel est votre goût, passez votre chemin devant le Théâtre du Ranelagh car rien de tel avec la Compagnie du Matamore qui, sous la direction de Serge Lipszyc, offre un spectacle de belle facture monté et interprété dans un grand souci de fidélité au texte de Molière.

Non une fidélité servile dans un tout aussi impossible que vain souci de reconstitution mais une fidélité éclairée qui donne à entendre un texte intrinsèquement résolument intemporel qui traite du rapport à l'amour et au monde.

Et comme les comédiens ne sont pas, pour la plupart, des jouvenceaux, leur maturité donne de fait une densité aux personnages qui ne sont plus dans la posture de la jeunesse ce qui apporte la gravité de la comédie humaine qu'est la vie à cette tragi-comédie sociale dans laquelle la frontière est ténue entre l'urbanité et l'hypocrisie, la critique et le dénigrement, la déférence et la dérision.

Celle-ci se déroule exclusivement dans le salon de Célimène, petit cercle mondain lieu de représentation s'il en est, que Serge Lipszyc, la scénographe Sandrine Lamblin et Jean-Louis Martineau aux lumières ont conçu comme une nef à peine éclairée par d'immenses lustres et, en vitrail, le portrait du roi devant lequel chacun marque un temps d'arrêt voir un signe de piété.

Deux tabourets de velours rouge sang et, clin d'oeil, un divan customisé façon Mae West sofa, rouges comme la robe de Célimène confectionnée par Anne Rabaron qui délaissant les perruques a judicieusement hybridé le costume d'époque notamment pour les hommes qui portent le pourpoint sur un pantalon et des chaussures de ville à bout pointu façon "élégance italienne".

Serge Lipszyc assure une mise en scène très tenue qui fait la part belle à la diction classique, que la technique de la troupe aguerrie de la Compagnie du Matamore permet de soutenir sans verser dans la pesante déclamation, qui met à nu l'état de chaque personnage dans, ce qu'il qualifie dans sa note d'intention, sa stratégie de survie. Il campe un Alceste atteint de narcissisme mélancolique et victime d'un amour propre exacerbé qui, à l'image du sous titre de la pièce, "l'atrabilaire amoureux", est irascible et bilieux et travaillé par un amour charnel particulièrement pressant.

Valérie Durin est parfaite en Célimène ni une bécasse ni la figure éthérée d'une femme inaccessible mais femme assumée, craignant l'ennui et la solitude, pratiquant l'illusion du bonheur, dont elle cisèle le portrait, entre victime et bourreau, avec un vrai art des nuances.

Face aux victimes du paraître que sont Oronte (délicieux Lionel Muzin) et les petits marquis (Sylvain Méallet et Julien Léonelli qui dosent intelligemment leurs effets), Bruno Cadillon et Juliane Corre incarnent avec justesse la lucidité un brin désenchantée et l'honnêteté bienveillante.

Nadine Darmon donne de la dignité à Arsinoé la gardienne du dogme du rigorisme hypocrite et complète cette judicieuse et talentueuse distribution avec Gérard Chabanier, dans le rôle du valet qui revêt, en l'espèce, le caractère inquiétant d'un officiant quasi liturgique pour des mises à mort qui ne sont peut-être pas que de salon.

 

MM         
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