Monologue dramatique écrit et interprété par par Dominique Rongvaux dans une mise en scène de Véronique Dumont.
Avant d'être un spectacle qui fait l'apologie de l'oisiveté voire de la paresse, c'est à une réflexion sur le travail et sur sa place dans la société actuelle que Dominique Rongvaux invite les spectateurs de sa drôle de conférence "Eloge de l'oisiveté".
En effet, quelle est l'utilité du travail si ce n'est produire des richesses afin que les possédants puissent accéder a plus d'oisiveté. Haïssable dans l'Antiquité, le travail est aujourd'hui glorifié, pourquoi ? Que cache la désapprobation morale générale de la paresse ?
Après avoir rappelé l'étymologie du mot "travail", Dominique Rongvaux souligne que ce mot fut utilisé jadis pour désigner le meurtre ou la prostitution. Pourquoi la société est-elle divisée entre des chômeurs oisifs par obligation et des actifs surmenés ? Les progrès techniques ont soulagé les hommes de nombreuses tâche ingrate, pourtant la souffrance au travail continue de croître.
Sorte de faux dandy, Dominique Rongvaux propose de nouvelles voies à explorer pour échapper au dogme de l'activisme, en particulier celles une meilleure répartition du temps consacré à l'activité travail entre forces productrices et en fonction des besoins.
C'est en tirant sur une pipe éteinte qu'il mène son cheminement intellectuel conçu à partir de l'essai éponyme de Bertrand Russell, d'anecdotes personnelles et de lectures de Denis Grozdanovitch.
C'est dans une réflexion active et ludique que Dominique Rongvaux entraîne son parterre de spectateurs, réflexion certes active mais tout à fait opposée à la notion de travail lorsque celui-ci est synonyme d'asservissement et d'aliénation.
Aux antipodes des fausses promesses qui nous assurent que si nous dépensons plus, adoptons telle marque ou achetons tel produit avec l'argent durement gagné à la sueur de notre front, nous comblerons le vide de nos vies, obtiendrons respect, pouvoir, amour, sécurité et susciterons l'envie, Dominique Rongvaux propose de s'accorder du temps pour se livrer à la réflexion, à la recherche scientifique ou philosophique, à la contemplation ou à des loisirs actifs tels le sport ou la danse.
L'oisiveté permettrait-elle de se diriger vers un monde plus juste qui favoriserait l'épanouissement de chacun ?
Mais avant de rêver à des lendemains meilleurs, il convient de saluer le travail époustouflant de Dominique Rongvaux qui mène son "Éloge de l'oisiveté" avec vigueur malgré sa désinvolture apparente, sans jamais être abscons ou lasser son auditoire. |