Comédie dramatique de Laure Depauw, mise en scène de Hervé Van der Meulen, avec Elsa Lepoivre, Hervé Pierre et Christian Gonon.
Sous le titre peu alléchant aux relents "globish", de "Dancefloor memories", qui évoquerait plutôt le gros roman estival à tranche mauve et or d’une dame américaine, se cache une écriture sensible et efficace. Un auteur nouveau,
Laure Depauw, jeune lyonnaise, raconte, en quelques pas, les bals imaginaires et réels d’une mémoire atteinte, entre un homme déclinant, sa femme encore belle et un amant qui brûle ses dernières cartouches.
Certes, quelques clichés sur la soumission féminine, les mutins fusillés de la Grands guerre, l’énergie vitale des Yankee, donnent à sourire mais une fraîche et naïve poésie touche l’âme.
Ces danseurs prennent vie, le propos retient l’attention, le charme opère. L’essentiel repose sur les épaules de trois comédiens hors normes : Elsa Lepoivre, divine, la Femme, jupe ondulante et robe rubis, aimante, dévouée, sensuelle malgré elle, aux petits soins de son mari chancelant et tourneboulé, Hervé Pierre, sublime de délicatesse et d’émotion, chavirée par le bel amant américain, Christian Gonon, le Sean Penn du Français, en mieux, qui sait onduler et vaincre le désespoir d’un mot et d’un pas de danse.
La mise en scène inspirée d’Hervé Van der Meulen, utilisant miroirs et lumières, sert admirablement les comédiens. Excellente chorégraphie de Jean-Marc Hoolbecq et Claire Belloc.
On vibre à cette danse macabre, qui devient farandole, puis "joue-contre-joue", arc en ciel de sentiments et de réminiscence. |