De Tony Melvil et de ses EP précédents, certains disaient qu’il baignait dans un univers sombre et chaleureux entre Tom Waits et Mathieu Boogaerts, qu’il y avait chez lui un charisme scénique, une écriture racée et une théâtralité savamment dosée. Autant vous dire que son premier album était gentiment attendu. Et bien le voilà qui arrive en ce mois de mars, entre l’hiver et le printemps, écrit, composé et réalisé par lui-même. Son titre ? La relève. Tout un programme.
Il y a des disques qu’on écoute et des disques qui nous écoutent. C’est un peu le cas avec ce nouveau disque de Tony Melvil. Dans cet album, l’artiste fait la guerre, à blanc. Il s’en prend au monde idiot qui l’entoure, à nos folies et nos paradoxes. Pas de mitraillette, pas le moindre coup de feu pour faire la guerre. Son violon suffira, porté par un rock rugueux, des chansons coup-de-poing comme "Mourez les vieux" et des textes plus songeurs comme "Palmyre".
Les thèmes et les contestations sont variés : la guerre, les migrations et les violences sont comme un livre ouvert, source d’inspiration des textes de l’artiste. Il y a chez cet artiste une volonté de faire passer des messages sans vraiment se prendre au sérieux. Ses textes, emprunts de poésie sont d’une grande sensibilité et d’une grande fragilité. A défaut de vouloir apporter des bonnes réponses à tous ces maux, Tony Melvil prend le soin de se poser les bonnes questions.
L’album est très agréable à écouter, il nous donne le temps de réfléchir sur ce monde qui nous entoure et notre place en son sein. Disque intelligent donc, à la musique soignée et délicate sur certains titres comme "La relève" qui s’avère être une magnifique chanson.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.