Cette semaine, j’ai lu des ouvrages plutôt courts, de ceux qui se lisent en deux petites heures, laissant de côté pour quelque temps les gros ouvrages d’histoire. J’ai lu des premiers romans et des ouvrages d’auteurs que je ne connaissais pas.
Je me suis lancé dans la lecture du premier ouvrage d’un certain Matthieu Luzak, un jeune auteur qui a passé sa jeunesse dans un quartier populaire d’Orléans où il s’adonnait au football, au graffiti et au vol à l’étalage. Son premier roman n’est sûrement pas sans rappeler cette jeunesse puisqu’il rend visibles les déclassés de notre société, ceux qui vivent de petits trafics et naviguent dans l’illégalité.
Il nous propose d’accompagner dans leur virée des types qui racontent une société sans avenir et résolument contemporaine. On y trouve un journaliste sans passion qui travaille pour un média de seconde zone. Il a une vie de couple pourrie, une fille née d’un plan d’un soir. Sa vie n’a aucune perspective, il préfère oublier que ses journées n’annoncent rien de neuf en fumant un bon joint au petit-déjeuner.
Son ami sort de prison. Lui, sa vie, ce sont les combines et ses relations qui lui permettent de faire son trou dans la cité. Pour égayer ses journées, quelques lignes de coke lui suffisent, juste ce qu’il faut pour être gentiment défoncé.
Les voici partis pour quelques jours à Malaga, entre potes, histoire de décompresser. Le cadre n’est pas au top, amis au moins, ils pourront parler entre hommes. Et justement, à Malaga, il y a quelques années, Farid a monté un sacré coup. De ceux qui réussissent, et qu’on ne raconte pas trop. De ceux que les journalistes ne traitent pas et qui, pourtant, en disent long.
L’ouvrage que nous propose Matthieu Luzak est un ouvrage résolument contemporain, dans l’histoire qu’il nous raconte mais aussi dans le style d’écriture, percutante, empreinte des lyrics d’un rap parfois cru, qui fait résonner les rêves et les désillusions de notre époque.
L’ouvrage nous parle de l’amitié de ses deux hommes, de leur quotidien dans la banlieue mais aussi de leur voyage, façon road movie vers l’Espagne. Il est l’occasion de revenir sur des souvenirs des deux hommes, sur les aventures et les coups d’éclats de Farid qui servent de fil conducteur à la narration.
L’ouvrage qui ne dépasse pas les 200 pages se lit très bien, presque d’une traite. A cheval entre le polar et le roman noir, il est le témoignage de notre époque, de cette jeunesse qui tente de se débrouiller comme elle peut pour éviter d’être désabusée. |