Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Le Nouveau Réalisme
Grand Palais  (Paris)  Du 28 mars au 2 juillet 2007

L'exposition "Le Nouveau Réalisme", organisée par la Réunion des Musées Nationaux, le Centre Pompidou et le Sprengel Museum Hannover d’Hanovre est consacrée au mouvement artistique le plus important en France depuis la Seconde Guerre Mondiale.

Dans l'académisme ambiant des années 60, dominé par les diktats de l’abstraction lyrique, ce mouvement révolutionnaire a marqué l'année zéro de l'ère de l'art contemporain en proposant de nouvelles approches du réel et, à l'épreuve du temps, non seulement, atteste de sa modernité et de sa résonance, mais aussi de son influence majeure dans l'histoire de l'art.

Les nouveaux réalistes qui formeront ce collectif subversif, Yves Klein, Jean Tinguely, Arman, Martial Raysse, César, François Dufrêne, Jacques Villeglé, Raymond Hains, Daniel Spoerri, Gérard Deschamps, Niki de Saint Phalle, Mimmo Rotella et Christo, sont 13 individualités entrées dans la mémoire collective, pas toujours là où on les attendrait normalement ou alors, parfois, de manière réductrice, dont la recherche tend à l'exaltation des possibilités expressives de l'objet.

Sous l'impulsion de Pierre Restany, critique d'art et historien, qui est à l'origine de leur fédération sous cette nouvelle bannière formalisée par une très sérieuse déclaration formelle.

Celle-ci, à l'instar du manifeste Dada ou du manifeste pour l'art moderne de l'Union des Artistes modernes, donnait un fondement théorique à leur "façon plutôt directe de remettre les pieds sur terre, mais à quarante degrés au-dessus du zéro dada et à ce niveau précis où l’homme, s’il parvient à se réintégrer au réel, l’identifie à sa propre transcendance qui est émotion, sentiment et finalement poésie, encore."

Grâce à ce dernier, qui assurera également une promotion efficace en termes de médiatisation, avec nombre de manifestations publiques dont les actions-spectacles, le mouvement va occuper le devant de la scène artistique hexagonale et connaître une diffusion internationale pendant près de 3ans.

A noter que le réalisme ne présidait pas qu'à leur créativité mais également à leur légitime ambition car ils ne souhaitent pas s'exclure des circuits conventionnels de l'art.

Mouvement essentiel mais éphémère dans sa cohésion car leurs seuls points communs des étaient un tronc historique commun, ils étaient quasiment tous de la même génération, celle qui découvre une nouvelle réalité issue du modernisme et du consumérisme, et un principe qui était, non pas d'être regroupé autour d'une idée, mais de lutter ensemble contre l'existant ainsi que le mentionne la déclaration de 1961 qui vise la "singularité collective" de ce qu'Arman décrivait comme "un groupe de défense".

Le commissaire de l'exposition, Cécile Debray conservateur, chargée de mission auprès de l’administrateur général de la RMN, a regroupé leurs œuvres, qui, pour la plupart, proviennent de collections privées.

Figurent, en contrepoint, quelques oeuvres d'artistes de courants proches comme un "Combine painting" de Robert Rauschenberg ou "Tisch" de Günther Uecker du groupe Zéro, selon un parcours à la fois thématique et historique en 3 axes : Après l'abstraction, Néo-Dada et Hygiène de la vision.

Les nouveaux réalistes explorent tous les procédés et démarches singulières qui ne procèdent pas de la démarche artistique traditionnelle pour représenter le réel.

Construction-déconstruction

La pratique de la "construction-déconstruction" passe naturellement par des procédés violents comme les compressions de César, l'éclatement avec les tirs de Niki Saint Phalle ("Old master"), le décortiquage d'Arman ("Chopin's Waterloo"), la lacération des affiches ou la combustion.


 

 

 

 

Mais elle peut résulter aussi de la manipulation des objets par assemblage pour les monstres mécaniques de Jean Tinguely et Martial Raysse ("Bird of paradise"), par étalage pour les corsets de Gérard Deschamps ("Les chiffons de La Châtre"), par emballage chez Christo ("Wrapped toy horse") ou par décollage pour Mimmo Rotella et Jacques Villeglé ("II jazz", "Le crime ne paie pas").

Reconstruction du réel

Le réel s'impose davantage comme moyen d'interrogation de la temporalité. La pratique d'Arman voisine avec l'art concentrationnaire avec ses collections de dentiers et l'entassement de poupées ("La vie à pleines dents", "Le massacre des innocents") et Daniel Spoerri opte pour la pétrification du réel ("Kichka's Breakfast").

Les nouveaux réalistes le bouleversement du réel avec par exemple l'échelle aberrante pour Raymond Haines ("Seita", "Saffa") ou César ("Pouce", "Sein") ou la proposition d'une expérience sensorielle avec la reconstitution de l'installation collective "Dylaby" qui pertube les codes de perception de l'espace.

 

Repenser l'art

Si les nouveaux réalistes sont les héritiers de Dada par leur goût de la dérision, de la provocation et du festif comme Daniel Spoerri ("Tondre un œuf", "Il n'a pas les yeux dans sa poche") ou Niki de Saint Phalle ("Gwendolyn"), ils le sont également de Marcel Duchamp dans leur recherche sur le sens de l'œuvre d'art et le rôle de l'artiste.

Leur réflexion porte autant sur la couleur, le dépassement des couleurs avec les monochromes d'Yves Klein, l'emploi des nouveaux matériaux comme les néons par Martial Raysse pour un art factuel ("4 néons pour Alexandra") et l'utilisation de substituts aux outils traditionnels de l'artiste, que sont le pinceau ou le burin, avec le rouleau de peintre en bâtiment ou le corps pour les Anthropométries de Klein.

L'art de la récupération conduit à l'esthétique du déchet avec les reliefs de repas de Daniel Spoerri, les chaussures d'Arman ("Madison Avenue 1962") ou les tableaux de chiffon de Gérard Deschamps.

Une nouvelle approche de la définition de l'œuvre d'art qui n'est pas œuvre d'art mais le devient par déclaration de l'artiste même en l'absence d'intervention physique de sa part dans la réalisation, dès lors aléatoire, de l'oeuvre comme les cosmogonies de Klein ou les antisculpture avec les expansions de César.

Une exposition foisonnante à l'image des temps forts de l'histoire commune de ces nouveaux réalistes.

 

En savoir plus :

Le site officiel des Galeries Nationales du Grand Palais

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation de la Réunion des Musées Nationaux


MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 12 mai 2024 : Après les ponts vient la pluie

Un printemps décidément capricieux mais quelques jours de beau temps avant un nouveau déluge. Ici c'est un déluge de musique, spectacles ou livres qui nous attend.
Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaînes YouTube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Following the sun" de Alexis Valet
"Batist & the 73'" de Batist & The 73'
"El magnifico" de Ed Harcourt
"Big anonymous" de El Perro Del Mar
Petit coup d'oeil sur le Festival Paysage Pop #2
"Until now" de Gabriel Pierre
"A kingdom in a cul-de-sac" de Ha The Unclear
"Dysphorie" de Intrusive Thoughts
"Family affair" de Kokopeli
"La balade sauvage" de Nicolas Paugam
"Korzéam" de Thibaut Wolf
"Folk tales of today" de Two Magnets
et toujours :
nouvel épisode du Morceau Caché intitulé "Session de rattrapage 6"
"Le souffle de l'Hybris" de AA & Les Oneiroi
"Murmuration" de Darius
"Creatures lies" de Isolation
"On ne sait jamais" de Jéhan
"Newcastle" de Prudence Hgl
"Colliding spaces" de The Everminds
quelques clips : Comédie Noire, Hermetic Delight, Gogojuice, Cosmopaark, l'Ambulancier, No Money Kids

Au théâtre :

les nouveautés :

"L'affaire Rosalind Franklin" au Théâtre de la Reine Blanche
"Un mari idéal" au Théâtre Clavel
"Chère insaisissable" au Théâtre Le Lucernaire
"La loi du marcheur" au Théâtre de la Bastille
"Le jeu des ombres" au Théâtre des Bouffes du Nord
et toujours :
"Capharnaüm, poème théâtral" au Théâtre de la Cité Internationale
"Jean Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" au Théâtre Gérard Philipe
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Mon pote" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
"Dans ton coeur" au Théâtre du Rond Point
"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Vernon Subutex" au Théâtre des 2 Rives
"37 heures" au Théâtre la Flèche
"Fantasmes" au Théâtre La Croisée des Chemins
des reprises :
"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Roqya" de Saïd Belktibia

"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein
et toujours :
"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"De sable et d'acier" de Peter Caddick-Adams
"Je ne suis pas un héros" de Eric Ambler
"Après minuit" de Gillian McAllister

"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=