Tant qu’il y aura des chats... dans une famille, vous serez d’heureux humains couverts de l’amour à la fois profond et distant propre aux chats. C’est un peu ce que Frédérique Hébrard et Louis Velle veulent nous dire à travers ce roman à quatre mains.
D’abord, il y avait Frédérique Hébrard, grand prix de l’Académie française pour Le Harem, auteure de La demoiselle d’Avignon, La chambre de Goethe et pas mal d’autres, presque tous adaptés avec succès. Et puis il y avait Louis Velle, qui la rejoint pour Le château des oliviers, La protestante et le Catholique et pas mal d’autres.
En mariant une nouvelle fois leurs talents, ils nous offrent un macaron, un mini-muffin, un cookie, une chouquette, un cupcake… une de ces petites choses absolument délicieuses, mais scandaleusement petites. Il faut impérativement céder à la tentation de se resservir, d’en reprendre un peu, de relire ce passage, et celui-là, ou alors celui-ci. L’histoire est un délice à croquer en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Sans surprise, le roman parle des chats, en long, en large et en travers, les chats abandonnés, les chats adoptés, les chats combattants, les chas câlins, des chats disparus, des chats retrouvés, tous ceux que les auteurs ont adoptés, nourris, aidés… Alternativement racontée par Madame et Monsieur, l’histoire est un hommage admiratif à la grandeur de l’espèce "chat", dans tout ce qu’elle a de simple et de mystérieux, de gracieux et de fabuleux. Ils décrivent avec génie les bonheurs simples suscités par les règnes de chaque félin, on s’y croirait.
Le scénario est simple, pourtant il fait mouche à tous les coups. Intérieur, extérieur, jour, nuit, peu importe. Une toute petite et banale boule de poils vous regarde avec deux grands yeux étonnés. Vous direz plus tard à qui veut bien l’entendre que vous avez vu quelque chose de spécial dans ces deux billes lumineuses, c’était un coup de foudre. Et si vous n’avez pas craqué à ce moment, ce n’est qu’une question de minutes, après le miaulement discret, ou après les quelques pas chancelants, ou après les cabrioles improbables (on sait qu’ils vont essayer d’attraper leur queue, et malgré ça, on rit quand même). Et voilà, pris au piège, vous ne pouvez plus faire marche arrière, vous avez fondu et vous adoptez ce petit ange pourfendeur de porcelaine, lacérateur de rideaux, jardinier de fragiles plantes d’intérieur, escaladeur de murs. Qui ne s’est pas reconnu ?
Il paraît qu’un de ces sourires a flotté sur mon visage pendant la lecture. En tout cas, ce dont je suis sûre, c’est que si vous aimez les chats, vous allez les adorer. Et si vous les adorez déjà, vous allez être rapidement démangé par l’envie de raconter vous aussi vos petits bonheurs de chat, qui roupille dans la machine à laver, qui a trop d’orteils, qui se prend pour un chien… |