Ayant chroniqué en 2020 le premier ouvrage d‘Eduardo Fernando Varela, Patagonie route 203, les éditions Metailié se sont rappelées à mon bon souvenir pour me proposer son dernier ouvrage en avance pour occuper mes vacances de Noël.
Ayant beaucoup aimé le road trip un peu déjanté proposé par l’auteur lors de son précédent ouvrage, j’espérais donc retrouver le même plaisir avec Roca Pelada, son nouveau livre. Pari réussi pour Varela, qui nous propose encore un livre très plaisant, où les paysages sauvages sont de nouveau très présents, tout comme l’humour et la finesse d’écriture.
L’auteur nous embarque de nouveau en Amérique du Sud, dans la cordillère des Andes qu’il connaît bien, à un endroit perché à plus de 5000 mètres d’altitude, au poste frontière du col de Roca Pelada pour être plus précis.
Ici, l’altitude freine l’installation humaine et animale. Quelques animaux y vivent, des autochtones aussi et deux garnisons de soldats pour occuper le poste frontière, l’une de chaque coté. Rien ne se passe vraiment à ce poste frontière, deux garnisons se surveillent, jumelles sur les yeux pour contrer un éventuel trafic de contrebande. On s’occupe comme on peut, on tente de s’acclimater à l’altitude quand on arrive de la plaine et que l’on n’est pas habitué à la montagne.
Le calme régnant à Roca Pelada va vite changer lorsque le commandant de l’une des garnisons annonce à son homologue de l’autre côté de la frontière, un certain Costa, qu’il va être remplacé par une femme, une certaine Vera.
Avec cet ouvrage on se retrouve de nouveau dans le roman de l’imaginaire, où l’altitude fait tourner la tête des personnages et a des incidences sur leur corps. Cela nous emmène vers des dialogues parfois surréalistes, parfois drôles tout en nous faisant réfléchir sur notre existence et nos vies.
L’écriture subtile et précise de l’auteur, sa capacité à nous envoûter autour de ce lieu improbable tout comme le sont beaucoup de situations dans le livre fait merveille. Roca Pelada est un roman dépaysant, intelligent dans les sujets qu’il aborde et sa façon de les traiter. Encore une belle lecture de janvier du coup. |